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LEON-BATTISTA ALBERTl.

qualifiait lui-même de domicellus, nobilis, potens, magnificus.

Cent-vingt-trois ans plus tard naissait, dans le comtat Venaissin, un enfant qu’Henri IV devait tenir sur les fonts de baptême, Charles, marquis d’Albert, qui fut duc de Luynes, pair, grand fauconnier, garde des sceaux et connétable de France, chevalier des ordres du roi, premier gentilhomme de sa chambre, gouverneur d’Amboise, de Picardie, Isle-de-France, Boulonnais et pays reconquis, d’Amiens, Calais, etc. L’archéologue émérite, le grand seigneur opulent et généreux, l’homme de cœur qui mourut pour une cause qu’il aimait, en donnant, malade, son manteau à un pauvre soldat blessé, feu monsieur le duc de Luynes était son descendant. Je ne sais s’il portait en chef ou en abîme les armes parlantes des vieux seigneurs de Catenaia ses aïeux, ou si elles manquent à son écu, mais il était trop l’ami des arts et des artistes pour ne pas s’être enorgueilli d’un agnat tel que notre Leon-Battista Alberti.

En effet, si ce n’est le Vinci, dont il semble le précurseur, aucune figure plus originale ou plus exceptionnelle par l’ensemble des facultés n’illustra la Renaissance. Il fut merveilleusement institué par son père, homme de sens qui, continuant les tradi-