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Page:Alberti- De la statue et de la peinture, 1868.djvu/51

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LEON-BATTISTA ALBERTI.

maîtres. Il chante à ravir. Il tient les orgues avec une supériorité qui le met au premier rang ; il forme des musiciens par ses conseils. Peintre de talent, il est un des restaurateurs de l’architecture italienne, qu’il ramène aux principes antiques et à laquelle il applique des règles géométriques particulières et une direction philosophique qui lui est propre.

À peine remis de la maladie causée par son assiduité à l’étude du droit, il s’y livre de nouveau avec une ardeur semblable et la fait concorder avec celle des lettres. Ces grands labeurs, la dure pauvreté qui pesait alors sur sa vie, le jettent dans un état morbide effrayant. Les articulations sont affaiblies, une maigreur extrême, une débilitation absolue, des vertiges, tels sont les ennemis auxquels il est en proie et qui, pourtant, ne lui font pas abandonner l’étude. Il étreint cette chère et consolante maîtresse qui l’épuisé, et ne peut s’en arracher, dût-il mourir de cet embrassement. Bientôt le cerveau est atteint ; il oublie jusqu’au nom de ses familiers, jusqu’aux appellations des choses qui l’entourent. On dut lui supprimer ses livres. Rétabli, il reprend aussitôt sa vie studieuse, il approfondit la philosophie et les mathématiques.

L’étude des mathématiques a toujours été très-