Aller au contenu

Page:Alberti- De la statue et de la peinture, 1868.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

49
LEON-BATTISTA ALBERTI.

perdre la mesure quant aux choses de l’inspiration. Il est probable, toutefois, que les poésies d’Alberti furent amendées par ce profond esprit philosophique qui ressort de ses moindres écrits.

À l’âge de vingt-quatre ans, il composa son traité De commodis litterarum atque incommodis, où il conclut, en somme, pour le savoir et les jouissances qu’il procure. Cela semble un plaidoyer en faveur de son goût exclusif pour l’étude et de son éloignement pour les affaires. On le voit, d’ailleurs, assez préoccupé de l’opinion de sa famille, et parfois il laisse percer le chagrin qu’il éprouve de ne pas être bien compris ni justement apprécié de ses proches.

Il fit bon nombre de comédies fort gaies, qu’il détruisit en partie. Parmi celles qui survécurent, il faut citer la Veuve et le Défunt, Vidua et Defunctus, qui, avec la Calandra du cardinal Bibienna, la Mandragola de Macchiavel et cette imitation du Pathelin, les Scœnica progymnasmata de Reuchlin, première comédie composée à l’usage de la jeunesse allemande, forme un curieux chapitre de l’histoire de l’art dramatique. Mais une des œuvres les plus intéressantes d’Alberti, c’est, sans contredit, le Momus, sive de Principe, sujet qui préoccupe déjà les esprits comme un signe des