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Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/16

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JACK ET JANE

garçons qui avait demandé le matin même à emprunter le traîneau rouge et avait reçu de Jack un refus poli, mais net, attendu que Jane avait déjà manifesté le désir de s’en servir.

— C’est bien le plus gentil garçon qu’on puisse voir. Jamais il n’est désagréable pour personne, déclara la petite fille timide en songeant aux nombreuses occasions dans lesquelles Jack l’avait délivrée des terreurs sans fin qui l’attendaient sur le chemin de l’école, sous la forme de vaches et surtout de petits garçons qui lui faisaient des grimaces et l’appelaient poltronne.

— Il n’oserait jamais résister à Jane en tous cas, car elle aurait bien vite fait de lui arracher les yeux, grommela Joë Flint, qui se ressentait encore de l’affront que lui avait infligé Jane une heure avant lorsqu’il avait voulu faire acte de tyrannie en empêchant les plus jeunes enfants de prendre part aux jeux des autres.

— Comment pouvez-vous dire une chose pareille ! Jane est charmante, ce n’est pas sa faute si elle est pauvre, mais personne ne la vaut. Elle est même plus capable que vous, Joë, puisqu’elle est toujours la première de notre classe, » s’écrièrent les petites filles avec un ensemble qui prouvait combien Jane était aimée.

Joë prit un air de dédain, et Merry Grant se hâta de mettre la conversation sur un sujet moins personnel.

« Qui est-ce qui va ce soir faire du nougat chez les Minot ? demanda-t-elle.

— Tout le monde. Frank et Jack ont invité toute l’école et nous nous amuserons joliment, comme toutes les fois que nous allons chez eux, du reste, » s’écria Suzanne, la petite peureuse.

Un petit garçon prit la parole :