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Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/277

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CHAPITRE XVIII

LA VEILLE DU 1er MAI


L’hiver avait été si rigoureux que le printemps fut très long à venir. Les journées n’en passaient pas moins vite pour Jane. Depuis qu’elle avait la perspective d’une guérison assez prompte, tout avait changé d’aspect autour d’elle. Rien ne lui paraissait plus triste, et les journées sombres et pluvieuses ne parvenaient pas à altérer sa bonne humeur.

D’ailleurs elle devenait visiblement plus forte ; elle pouvait se tenir assise quelques heures par jour, et c’était si bon après être restée si longtemps au lit ! Enfin, au moindre rayon de soleil, on l’enveloppait de fourrures et on la transportait sur la terrasse, où les crocus ouvraient leurs yeux violets, et où les perce-neige agitaient leurs petites têtes délicates comme pour lui dire :

« Bonjour, petite sœur. L’hiver est fini et voici le doux printemps. Venez jouer avec nous. »

Jane les comprenait si bien qu’elle leur répondit un jour :

« Je ne demanderais pas mieux, mesdames, mais il