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Page:Alcott - Jack et Jane.djvu/78

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JACK ET JANE.

soulagement, et bien des migraines lui étaient épargnées par son invention.

C’était auprès des lits de Jack et de Jane que se réunissaient leurs camarades de classe respectifs. Il est très probable que jamais malades ne furent entourés et égayés comme les nôtres ! Les cancans de l’école ne manquèrent pas de se glisser dans leur chambre, on y organisa des jeux de toutes sortes, et, aux environs de Noël, il y eut tant et tant de secrets dans ces deux chambres qu’elles ressemblaient à des repaires de conspirateurs, lorsque ce n’était pas à des Charenton en miniature.

Lorsque les cornets de bonbons et les ouvrages de perles furent terminés, Mme Minot trouva d’autres ouvrages pour ses malades.

Il leur fallut d’abord enfiler des fruits secs avec des bonbons, dans des ficelles de diverses couleurs. Au milieu de ces jolies guirlandes suspendues autour d’eux, en attendant le moment où elles seraient rangées dans la grande armoire qui contenait les trésors de Noël, on eût dit que Jack et Jane étaient de véritables araignées faisant le guet au centre de leur toile.

Après cela, ce fut le tour des fleurs artificielles. Malgré les neiges et les gelées, les bouquets et les guirlandes de papier parvinrent à éclore sous leurs doigts pendant plusieurs jours. Et enfin il leur fallut griffonner je ne sais combien de noms, de vers et de petits billets pour mettre sur les innombrables paquets en tout genre qui venaient de partout s’accumuler chez Mme Minot. Les cadeaux de chacun devaient être mis soit dans, soit sous l’arbre de Mme Minot et distribués chez elle le soir de Noël. Plus le grand jour approchait, plus les envois