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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/103

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vue de somptueuses habitations, des parcs aux grands arbres séculaires, des cottages riants, des vergers et des prairies ; plus loin la ville de Newport que Rose ne connaissait pas sous cet aspect. Enfin, au dernier plan, s’élevait, pittoresque et verdoyante, la Colline des Tantes, ainsi appelée parce que les quatre dames Campbell y demeuraient depuis longtemps.

On arriva en vue du port encombré de navires venant de mille pays étrangers. Jamais Rose n’était allée de ce côté ; elle fut ravie de voir cette forêt de mâts au haut desquels flottaient les pavillons de différentes nations.

« Est-ce là que nous allons ? demanda-t-elle.

— Oui, répondit le docteur, un des vaisseaux de l’oncle Mac est arrivé hier de Hong-Kong. Nous le visiterons si vous voulez. Vous voyez que je ne vous trompe pas en vous disant que nous allons faire un petit tour en Chine.

— Quel bonheur ! s’écria Rose. Il n’y a rien que j’aime comme les choses étrangères, et la Chine m’intéresse tout particulièrement, puisque vous l’avez quittée depuis si peu de temps.

— Je vous ferai faire connaissance avec deux Chinois authentiques, Whang-Lo et Fun-See, continua le docteur.

— Oh ! mon oncle, je vous en supplie, ne me les présentez pas ; je serais capable de leur rire au nez ; ils doivent être si cocasses avec leur grande queue et leurs yeux relevés que je ne pourrais jamais garder mon sérieux. Ne vous inquiétez pas plus de moi que si je n’y étais pas. Je regarderai et je vous écouterai, et je suis sûre que je m’amuserai beaucoup.