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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/112

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dit hier que vous repartiriez dans un an. Est-ce vrai ?

— C’est très probable.

— Hélas ! dit la petite fille d’un ton désespéré, qu’est-ce que je deviendrai sans vous ? »

La figure du docteur devint radieuse. Quels progrès il avait déjà faits dans le cœur de Rose ! Il n’y avait plus de doutes à avoir : la tâche qu’il s’était imposée réussirait.

« Quand je m’embarquerai, dit-il, je prendrai ma petite amie avec moi.

— Bien vrai ?

— Bien vrai ! »

Rose, oubliant où elle était, sauta de joie, ce qui fit « danser » le bateau d’une façon désordonnée, et l’obligea à se rasseoir aussi précipitamment qu’elle s’était levée.

« Regardez, lui dit tout à coup son oncle, comme ce bateau qui s’avance vers nous est bien dirigé, voyez avec quel ensemble ces marins lèvent et abaissent leurs avirons.

— Eh mais ! répondit-elle, je crois bien que ce sont mes cousins. Oui, voilà Charlie !... Ils vont nous rattraper ! Vite, vite, mon oncle, ne vous laissez pas dépasser ! »

Le docteur obéit en riant, et, quoique les sept cousins fissent force de rames, il serait arrivé le premier au but si le chapeau de Rose ne se fût envolé et ne les eût forcés à s’arrêter pour le repêcher.

Pendant ce temps, les rameurs de l’Albatros s’approchaient de la Belle-Rose.

« D’où venez-vous, cousine ? demanda le prince Charmant.