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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/193

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rait les bois pour y trouver des mûres ou des insectes. Rose commença un herbier, et Mac se prit de passion pour la géologie ; il ne rêvait plus que fossiles, quartz, granit, etc. ; il remplissait ses poches de cailloux et n’avait pas le plus léger accès de spleen. C’était étonnant tout ce qu’il découvrait d’amusant autour de lui ! Au lieu de s’étendre mollement dans un hamac et de passer des journées complètes à rêver ou à écouter Rose lire les nombreux livres dont elle s’était munie à son intention, Mac ne tenait pas en place ; il allait, venait, organisait des jeux pour les enfants, dont l’aîné avait dix ans, apprenait à Rose à monter à cheval et dirigeait la construction d’un gigantesque village en terre glaise et en mousse, qu’il avait eu l’idée d’entreprendre avec Jamie et ses camarades. Roseville — c’était le nom donné à ce village à cause de Rose — donnait fort à faire à l’ingénieur en chef. Malgré ses quinze ans et demi et son sérieux, Mac était encore un enfant par certains côtés, et il trouva beaucoup plus de plaisir qu’il ne l’avait espéré à tracer des rues et des boulevards dans cette ville modèle, à faire des jardins merveilleux avec des bruyères, à élever des monuments en miniature et à établir des jets d’eau et des moulins, à la grande joie des bambins pour lesquels il exerçait ses talents d’architecte.

Puis c’étaient des dîners sur l’herbe, des excursions et des parties sans fin, et la famille Atkinson avait tant d’entrain que jamais l’attrait de ces plaisirs n’était épuisé. Cette vie toute particulière convenait à tout le monde, et, bien avant la fin du mois, chacun se plut à constater