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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/221

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« J’avais bien senti qu’on avait fumé ici, s’écria-t-elle. Ah ! quelle détestable habitude !…

— Pourquoi détestable ? dit Archie, nous ne faisons de mal à personne.

— Vous savez aussi bien que moi que votre mère ne serait pas contente si elle vous voyait. Peut-on dépenser plus inutilement son argent ?

— Bah ! dit Charlie, tous les hommes fument, voire même l’oncle Alec.

— Du tout, s’écria Rose, l’oncle Alec ne fume plus.

— C’est vrai, dit Archie ; lui qui autrefois ne pouvait se passer de sa pipe turque, il n’a même plus une simple cigarette à la bouche.

— Vous n’en avez pas encore deviné la raison ? demanda Rose.

— Non. Est-ce que ce serait à cause de nous, par hasard ?

— Justement, et il ne faut pas vous imaginer que cela ne lui ait rien coûté, car il m’a avoué que c’était pour lui une véritable privation ; mais il trouve que c’est une si mauvaise habitude qu’il s’est imposé ce sacrifice, de peur de vous voir la prendre en vous autorisant de son exemple.

— Eh bien, dit Archie avec élan, je vous assure qu’il n’aura pas fait pour des prunes un tel sacrifice, en ce qui me concerne tout au moins. Dorénavant je ne fumerai plus !

— Bravo ! s’écria Rose.

— À dire vrai, ajouta Archie, cela ne me sera pas