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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/34

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LA PETITE ROSE

guêtres et la jupe courte. Ils s’intitulaient fièrement : le Clan des Campbell. C’étaient les sept cousins de Rose.

D’un même mouvement, tous les sept lui tendirent la main en souriant et s’écrièrent d’une seule voix :

« Bonjour, cousine. Comment allez-vous ? »

Rose, éperdue, chercha des yeux une issue pour s’échapper. On eût dit une pauvre petite chatte effarouchée mise en présence d’une meute de dogues enragés. Sa frayeur était si grande, qu’au lieu de sept garçons, il lui semblait en voir au moins cinquante.

Le plus grand des jeunes Écossais la prévint dans son dessein de fuite. Rompant l’alignement, il s’avança vers elle pour lui dire gentiment :

« N’ayez pas peur de nous, ma cousine, je vous en prie. Le clan dont je suis le chef réclame humblement l’honneur de vous rendre ses devoirs. Permettez-nous de vous souhaiter la bienvenue, et veuillez m’excuser si je suis obligé de me présenter moi-même, comme étant le plus âgé. Je m’appelle Archibald, — Archie, pour abréger, — et je suis tout à votre service. »

Il lui tendit amicalement sa forte main brunie par le grand air. La timide petite Rose ne put faire autrement que de lui donner la sienne en échange, et Archie, voyant qu’elle avait bonne envie de fuir, retint prisonnière pendant quelques instants cette petite main effilée.

« Comme vous voyez, ma cousine, nous sommes venus en corps et en grande cérémonie pour vous faire honneur. J’espère que vous nous octroierez un jour votre amitié ; actuellement nous vous demandons seulement