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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/41

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LE CLAN DES CAMPBELL.

par enchantement dans l’écurie, puis dans la remise où on lui montrait bruyamment des poneys à longue queue et une élégante petite voiture bariolée de bandes rouges.

C’était la première fois que Rose pénétrait dans ces régions inconnues. Elle eut peur d’être grondée.

« Que va dire tante Prudence ? fit-elle à demi-voix.

— Tante Prudence, elle ne peut pas le trouver mauvais ; c’est elle qui nous a chargés de vous distraire. N’est-ce pas plus amusant d’être ici qu’au salon ?

— Je n’ai pas de manteau, continua Rose, Je vais prendre froid.

— N’ayez crainte, cousine. »

En un clin d’œil une toque fut posée sur ses cheveux bouclés, un plaid jeté sur ses épaules et une cravate nouée autour de son cou. Enfin Charlie ouvrit toute grande la porte de la calèche qui était dans la remise, et dit à Rose en l’aidant à s’y installer :

« Asseyez-vous là, madame, vous y serez très confortablement pendant que nous vous donnerons une légère idée de ce que nous savons faire. »

Aussitôt le clan exécuta une danse écossaise si drôle, que Rose en oublia sa frayeur des garçons en général et de ses cousins en particulier. Elle applaudit les artistes avec frénésie et rit comme elle ne l’avait pas fait depuis bien des mois.

« Sa Majesté est-elle satisfaite de ses très humbles serviteurs ? demanda Charlie à la fin du ballet.

— Ravie ! s’écria Rose avec enthousiasme. Vous dansez dans la perfection. Je n’ai jamais rien vu d’aussi