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Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/95

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fêtes de Noël, lorsque le manoir regorgeait de visiteurs ; elle était située dans une tourelle et splendidement éclairée par trois grandes fenêtres avec balcons. Celle de l’est donnait sur la mer, celle du midi était à demi cachée par un grand marronnier à fleurs roses, et, de la dernière, exposée à l’ouest, on avait une vue magnifique sur la colline illuminée par le soleil couchant. On entendait le murmure des vagues et le chant des oiseaux, et l’on ne pouvait rien imaginer de plus calme et de plus riant.

Quant à l’ameublement, il ne ressemblait guère à celui d’autrefois. Les fenêtres sans rideaux avaient des stores pour la nuit ; le sombre papier vert était caché par des tentures de soie blanche parsemée de myosotis ; des nattes de Chine, égayées par quelques tapis d’Orient, recouvraient le parquet ; d’antiques chenets, — ceux-là même que Phœbé faisait reluire à grands coups de torchon quand Rose était venue la trouver dans la cuisine, — soutenaient une énorme bûche allumée pour dissiper l’humidité d’une chambre inhabité depuis longtemps. Une chaise longue et des chaises de bambou invitaient au repos. Chacune des croisées semblait avoir sa destination particulière ; dans l’embrasure de l’une d’elles, était une table à ouvrage, dans la seconde un bureau, dans la troisième un fauteuil à bascule à côté d’une liseuse chargée de livres richement reliés.

Au fond de la chambre se trouvait un étroit lit de fer aux rideaux de mousseline blanche ; non loin de là, une grande psyché, un paravent japonais qui laissait entre-