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Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/160

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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.


CHAPITRE X

LE « PICKWICK CLUB »


Le printemps arrivant, de nouveaux amusements devinrent à la mode, et les jours plus longs donnèrent de grandes après-midi soit pour le travail, soit pour les jeux. Chacune des quatre sœurs avait dans le jardin un petit coin de terre où elle faisait ce qu’elle voulait. Hannah disait souvent : « Je reconnaîtrais leur jardin à chacune, dans quelque pays que ce soit. » Et cela lui était facile, car les goûts des jeunes filles différaient autant les uns des autres que leurs caractères. Meg avait dans son jardin des roses, de l’héliotrope, du myrte et un petit oranger. Celui de Jo n’était jamais pareil deux années de suite ; elle faisait toujours des expériences. L’année dont nous parlons, elle avait une plantation de tournesols dont les graines étaient le mets favori de sa nombreuse famille de poules et de poulets, et, avec ces graines, elle avait trouvé le secret de se faire bien venir du perroquet de sa tante, qui en était très friand. Beth élevait du réséda, des pensées, des pois de senteur, des pieds-d’alouette, et cette plante à feuille odoriférante qu’on appelle communément citronnelle, ainsi que du millet pour son oiseau. Amy avait un berceau qui était un peu petit,