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Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/43

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UN JOYEUX NOËL

— Il a de très bonnes manières et semble, en effet, être un vrai gentleman, répondit Mme Marsch ; je n’ai aucune objection à ce que vous fassiez connaissance avec lui si vous en trouvez l’occasion. Il a apporté lui même les fleurs, et je lui aurais demandé de rester si j’avais été sûre de la manière dont vous vous tiriez d’affaire là-haut ; il avait l’air si triste en s’en allant d’entendre votre tapage sans y participer, qu’il était évident qu’il n’avait en réserve aucun amusement pour lui.

— C’est bien heureux que vous ne l’ayez pas invité, mère, dit Jo en regardant ses bottes ; mais, une autre fois, nous jouerons quelque chose qu’il puisse voir, et peut-être voudra-t-il se charger d’un rôle. Nous aurions ainsi un vrai homme, et ce serait très amusant. »

Mme Marsch ne put se retenir de rire. Jo avait, du reste, la spécialité de dérider tout le monde.

« Voilà la première fois que j’ai un bouquet à moi sans l’avoir cueilli, dit Meg en examinant ses fleurs roses avec grand intérêt ; il faut convenir qu’il est très joli.

— Il est charmant, mais les roses de Beth me font encore plus de plaisir, » dit Mme Marsch en regardant la rose posée à sa ceinture.

Beth se rapprocha alors de sa mère et murmura :

« Je voudrais pouvoir envoyer le mien à papa ; je crains bien qu’il n’ait pas eu un aussi joyeux Noël que nous. »