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Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/29

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tant il y a mis d’esprit, de bonté, de vérité et de simplicité…

« Je suis ici logé dans la maison du Roi et à côté de lui ; je l’entends tous les soirs et tous les matins jouer de la flûte, dont il joue aussi bien que s’il n’avait pas gagné douze batailles.

P. S. — Dix heures du soir. — Je viens encore d’avoir avec le roi une conversation de trois heures, qu’il a terminée en disant qu’il ne voulait pas me faire coucher aussi tard qu’hier, ni déranger ma vie en rien. »

Le séjour à Clèves fut de courte durée. Deux jours après son arrivée, Frédéric, suivi de son philosophe, partait pour Brunswick, où résidait sa sœur, épouse du duc régnant.

D’Alembert reçut à la cour de Brunswick-Wolfenbüttel l’accueil le plus flatteur et on ne peut lire sans sourire la naïve satisfaction qu’il éprouve en présence des marques d’attention dont il est l’objet. Un homme de sa valeur aurait pu se montrer moins exultant de témoignages d’estime, en somme fort naturels et très justifiés. Mais laissons la parole à l’encyclopédiste.

« Sans-Souci, le 22 juin 1763.

« Nous sommes partis de Clèves le 15 à trois heures