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Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/58

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« À Potsdam, ce 12 juillet 1763.

« Nous sommes revenus aujourd’hui de Sans-Souci, nous partons pour Berlin, où je compte rester quelques jours, peut-être même au delà du temps où le Roi y sera ; il veut bien me le permettre, et même il le désire, afin que je voie en détail son Académie, dont il m’a parlé avant-hier plus encore qu’il n’avait fait. »

« À Charlottenbourg, le 16 juillet 1763.

« Marmontel[1] ne sera donc point de l’Académie ? Je n’en suis pas surpris ; il mérite d’en être ; si j’étais à Paris je lui donnerais ma voix, quitte à la perdre, parce que je le crois, sans comparaison, le plus digne. Après tout, s’il n’est pas le confrère de Voltaire, de Buffon et de quelques autres, il peut s’en consoler, en pensant qu’il ne sera pas le confrère de ****, de **** ; il faudrait en nommer vingt ou trente. S’il voulait absolument être d’une académie, je crois qu’il serait bien reçu dans celle-ci et même dans la Cour du Maître, dont je vous parlerai, quand j’aurai achevé de répondre à votre lettre. »

Il venait d’arriver à Marmontel une assez désagréable aventure, qui lui fit fermer un instant les portes de l’Académie. Le duc d’Aumont avait été

  1. Marmontel (Jean-François) (1723-1799), poète, romancier et critique.