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Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/71

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guais avait pris en main la cause de l’inoculation avec toute la fougue qu’il apportait dans ses engouements. Il composa un mémoire sur l’inoculation, et le lut à l’Académie des sciences[1], mais la compagnie lui défendit de le faire imprimer s’il n’en enlevait pas toutes les personnalités. Lauraguais écrivit alors au comte de Saint-Florentin en le priant de soumettre son mémoire au roi ; il s’adressa également à M. de Bissy ; il lui disait :

« N’imaginez-vous pas que M. Omer de Fleury ainsi que le Parlement ont dit : « Il faut bien essayer à quoi la faculté de théologie peut être bonne : nous la faisons déjà taire en théologie, voyons si on peut l’écouter en physique, et si elle radote sur l’inoculation ainsi que sur les sacrements, nous lui défendrons d’ouvrir à jamais la bouche que pour la consécration, ce qui ne tire point à conséquence. »

Cette tirade impertinente fit crier au blasphème, et le défenseur de l’inoculation reçut une lettre de cachet. Il fut enfermé à la citadelle de Metz[2].

  1. Il s’occupait de chimie et de physique, et en 1758 avait été nommé adjoint mécanicien à l’Académie des sciences.
  2. Lorsque l’exempt chargé de la lettre de cachet se présenta,