Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/153

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livrer de la copie à jour fixe, il a fini par se battre pour ses œuvres, et, plus encore, pour ses idées, qui, d’ailleurs, étaient celles d’un petit groupe littéraire auquel il appartenait depuis longtemps. Je tire tout de suite cette conclusion : qu’il faut donc voir en lui, non pas un chef d’école, — prétention qu’il n’a jamais eue et dont on lui a souvent imputé le ridicule, — mais un simple porte-drapeau, tenant haut et ferme l’étendard de ses convictions littéraires.

Il y a déjà seize ans, très jeune, encore employé dans la maison Hachette, simple débutant de lettres, n’ayant publié que les Contes à Ninon, Zola, grâce à ses relations de librairie, découvrit un journal de province, le Salut public, de Lyon, qui consentit à lui prendre régulièrement des chroniques littéraires à… cent francs par mois. Question d’argent, sans doute, puisque ces pauvres cent francs lui étaient bien nécessaires pour arrondir son budget d’employé ! Mais question littéraire aussi, car, dès lors, on le voit affirmer des idées qui, de 1865 à 1882, n’ont pas varié.

En effet, qu’on relise ces articles du Salut public — recueillis dans le volume Mes haines, — ceux surtout sur Victor Hugo, Taine, Erkmann-Chatrian, Barbey d’Aurevilly, — et l’on aura la preuve que tout le Zola d’aujourd’hui était déjà en germe dans le Zola d’alors.

Plus tard, il transporte le débat sur le terrain de la peinture, et engage (dans l’Événement, de