Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/180

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tout de suite après, une préfecture importante récompenserait le fonctionnaire débutant. La nomination était donc signée, lorsque Zola apprit la nouvelle de l’armistice, et celle de l’arrivée de M. Jules Simon. Alors, à la suite d’une seconde conversation avec Clément Laurier, il refusa définitivement sa sous-préfecture. Ses convictions administratives n’avaient pas tenu devant le gâchis qu’il prévoyait. D’ailleurs, Paris était ouvert, maintenant, et il avait senti se réveiller en lui l’écrivain. Outre une correspondance quotidienne, politique et littéraire, que le Sémaphore, de Marseille, venait de lui demander — et qu’il garda sept ans — il avait écrit à la Cloche, dont il était rédacteur avant le siège, offrant d’envoyer de Bordeaux des articles sur l’Assemblée nationale ; et cette proposition avait été acceptée. Ce n’était donc pas vrai ! Le cauchemar se dissipait. On allait pouvoir de nouveau vivre de sa plume et faire de la littérature ! Son affolement d’une heure était passé à jamais. Comme il le répète dans l’intimité, quand, de loin en loin, un journal lui jette encore à la face sa sous-préfecture ratée de Castel-Sarrazin : — « C’est vrai ! j’ai failli être fonctionnaire, mais je ne l’ai pas été. Et il y en a tant d’autres qui, après l’avoir été, ont la bêtise de l’être encore ! »

Le voilà donc revenu à Paris, enfoncé de nouveau et pour toujours, dans cette incessante production littéraire qui est sa vie, et dont une crise de perturbation