Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/82

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obtint, de M. de Villemessant, l’autorisation de répondre à Ferragus dans le Figaro. Lancé par cette polémique, le livre se vendit bien, et, au commencement de 1868, eut les honneurs d’une seconde édition ; tandis que le volume de début, les Contes à Ninon, très bien accueillis par la critique, couverts d’éloges dans les moindres feuilles de choux, ont mis dix ans à se vendre à mille exemplaires. Dès la Confession de Claude, le romancier est conspué et appelé « égoutier littéraire. » Pour Thérèse Raquin, il s’agit de « littérature putride. » C’est le succès qui commence.

Le succès, mais peu d’argent. Il fallait ne pas s’endormir sur le bruit. Du logement, de l’avenue Clichy, il était allé, rue Truffaut, habiter un pavillon avec jardin : c’est là qu’il écrivit Madeleine Férat.

Si Thérèse Raquin avait d’abord été ébauchée dans un article du journal, Madeleine Férat fut tirée d’un drame en trois actes, écrit en 1865, mais qui n’a jamais été joué. Au milieu de l’activité de cette lutte littéraire pour la vie, parmi tant de tentatives, à droite, à gauche, dans tous les sens, à côté du journalisme et du roman, Zola avait donc trouvé encore le temps de songer au théâtre. Et je dois mentionner ici ses essais dramatiques, antérieurs à la première pièce qu’il fit jouer.

1° Vers 1860, étant encore employé chez Hachette, il avait écrit la Laide, comédie en un acte, commencée en vers, puis mise en prose. L’acte achevé,