Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/96

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de scrupuleuse honnêteté est assez éloquent par lui-même. Un peu plus tard, M. Charpentier, qui est un ami pour les écrivains plutôt qu’un éditeur ordinaire, porta les droits d’auteur de Zola à cinquante centimes par volume, afin que celui-ci ne fut [sic] pas plus mal traité que M. Edmond de Concourt. Le glorieux auteur de Madame Bovary, Gustave Flaubert, lui, touchait soixante centimes.

Maintenant, ayant expliqué les diverses phases par lesquelles passa la série au point de vue financier. J’en ai fini avec les généralités sur les Rougon-Macquart. Je n’ai plus qu’à évoquer mes souvenirs sur chacun des neuf romans publiés. Et, si je me sers du mot « souvenirs, » c’est que l’époque où Zola écrivait le premier volume des Rougon-Macquart, coïncide avec celle où je fus conduit pour la première fois chez lui, et où notre liaison commença. A partir de cet endroit de mon récit, je ne suis plus un simple historiographe, mais un témoin oculaire.

Donc, vers le 15 septembre 1869, sur les huit heures du soir, mon compatriote et ami, le poète Antony Valabrègue, et moi, nous avions pris l’impériale de l’omnibus « Odéon-Batignolles-Clichy. » Arrivé à Paris depuis quelques jours pour « faire » de la littérature, mais bien jeune encore et n’apportant d’autre bagage que quelques vers à la Baudelaire, j’allais être présenté par Valabrègue à cet Émile Zola que je n’avais jamais vu, mais dont j’avais entendu parler sur les bancs du collège, dès ma