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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/207

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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

mélia… — Laure… — Bianca… — Georgette… — Maria… — Phémie… — Boulotte… — Célestine… — Dolorès…

Et, à chaque nouvelle femme, c’était un hurrah de triomphe de tous les Coqs criant à la fois :

— Vive Thérèse !… — Vive Augustine !… — Vive Louise !…

Puis, le nom faisait la traînée de poudre. Des habitants de la ville se le répétaient dans la cour de la gare encore pleine. Ceux qui remontaient l’avenue du Chemin de fer, l’envoyaient devant eux de groupe en groupe. Et bientôt, à l’entrée du Mail, on savait l’arrivée d’une Thérèse, d’une Augustine…

À Dolorès, M. Lefèvre qui, en même temps, avait tout bas compté ces dames, s’écria :

— Bon ! en voici toujours douze !

Une treizième, la négresse Fatma, posa à son tour son large pied sur le territoire de la ville. Puis, plus rien ! Le wagon était vide. M. Lefèvre s’étonna, fit le geste de chercher sous les banquettes. Enfin, consultant un carnet, il refit son compte entre ses dents :

— Sur vingt-cinq, n’est-ce pas ? Sept, manqué de parole… Bien !… Quatre exigé argent d’avance, lâché à la gare de M… Sept et quatre, onze… Sûr, par conséquent, d’en avoir mis quatorze en wagon !…

Sacrebleu ! il lui manquait Blondinette ! Une fille superbe, celle-là, grande, bien faite, avec des bras et des cuisses ! Il avait beau se creuser l’esprit. La lui aurait-on levée à quelque station ? Aurait-elle