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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/27

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LA FIN DE LUCIE PELLEGRIN

la même, violette, qu’il me semble voir encore : deux petits volants plats sur la jupe, et ça lui pinçait sa taille de rien du tout, et ça luisait aux deux épaules. Là dedans, Lucie Pellegrin, si distinguée depuis, avait un air timide et godiche. Elle dansait et riait beaucoup, entourée de toute une bande de jeunes calicots, qui s’appelaient entre eux « les gouapeurs », et qui lui payaient des bocks, de la galette et les balançoires. Souvent, la veille, elle s’était mise au lit sans dîner…

— Et c’est avec cette femme-là, dit dédaigneusement l’autre Adèle, qu’aurait couché le roi des Belges !

Puis, comme on se mit à rire aux éclats, interdite, de peur d’avoir lâché quelque bêtise, elle ajoutait :

— Vous savez, c’est ce qu’on m’a dit… je ne fais que répéter…

La grande Adèle, qui avait ri plus fort que les autres, redevint tout à coup sérieuse, et, jetant son bout de cigarette, déplaçant un peu sa chaise pour se mettre en face de l’autre Adèle, elle reprit la parole :

— Voici le fin mot sur cette bonne histoire du roi, qu’un tas d’imbéciles ont avalée bel et bien, et qui a fait la fortune de la Pellegrin. Elle a toujours été elle-même une gobeuse, en même temps très vaine et très facile à tromper.

— Cette horreur de Chochotte en sait quelque chose, interrompit Marie la frisée, et tant d’autres… sans compter les hommes…