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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/298

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JOURNAL DE MONSIEUR MURE.

glissant le sentier dangereux où s’est engagée Hélène.

— Qu’est-ce que tout cela si vous êtes heureuse !… Mais l’êtes-vous, au moins ?

Et comme, pour sonder toute ma pensée, les regards d’Hélène se plongeaient dans les miens, je lui pris de nouveau les mains, et je m’enhardis à les lui baiser.

— Je ne vous pardonnerais pas, moi, Hélène, si vous n’étiez pas heureuse…

Elle dégagea aussitôt ses mains, et elle eut un sourire.

— Mais oui, mon ami, je suis heureuse… Pourquoi voulez-vous que je ne le sois pas ?

Une demie sonna à la pendule. Hélène jeta les yeux sur le cadran.

— Tiens ! quatre heures et demie, fit-elle. Attendez.

Et elle alla ouvrir la porte de la salle à manger pour dire à la bonne qu’il était temps que Lucienne prit son bouillon.

— Moins de pain qu’à l’ordinaire, s’il vous plaît !… Elle a l’estomac un peu embarrassé.

Je m’étais levé et j’avais repris mon chapeau sur un meuble.

— Je vous dérange… je vais partir.

— Non.

Et elle vint elle-même me débarrasser de mon chapeau. Elle ne sortait pas de l’après-midi, Lucienne