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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/363

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JOURNAL DE MONSIEUR MURE.

ministère, je récapitulais en moi ce que j’ai déjà fait pour cet homme : « Conseiller à Alger, lors de la fuite de sa femme, lui, par moi !… Sur le point de devenir président de chambre à Alger !… Puis président de chambre, ici, grâce à ma démission de conseiller offerte en échange au garde des sceaux… » Que de démarches, que de soucis, que de courbettes ! Et ce n’était pas fini. J’étais prêt à recommencer. Tout cela pour Hélène, qui, à l’étage au-dessous, devait avoir achevé sa toilette. Je regardai alors la pendule. Grand Dieu ! sept heures moins trois minutes ! Les premiers convives devaient être arrivés, et moi, au lieu d’aller rejoindre Hélène, j’écoutais Moreau…

— Très bien ! fis-je en me levant pour couper court à l’entretien. Nous reparlerons de cela… il faut descendre.

— La pendule avance !… Nous avons le temps… Écoute ! il me vient une idée lumineuse…

Mais je regardai ma montre : « Vois ! sept heures quatre ! » Et je me dirigeai quand même vers la porte. Alors, son idée lumineuse et lui, me suivirent, descendirent avec moi l’escalier, me ralentissant à chaque marche : « Il faut que dès le printemps prochain tu fasses un premier voyage à Paris… » Sur le palier du premier étage, il me retint même par le bras : « Es-tu pénétré de l’importance ?… »

— Oui, me voilà averti. Ton idée est excellente… Compte sur moi… Même, si tu veux, je viendrai