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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/37

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VIII

— Tant pis, dit la grande Adèle, moi j’ouvre.

Et elle tourna le bouton d’ivoire de la porte du salon.

Elles entrèrent une à une, sur la pointe du pied, n’ayant plus envie de rire. Le confortable du salon, où les persiennes fermées des deux fenêtres mettaient un demi-jour d’église, leur inspirait une sorte de recueillement. Le piano était ouvert, avec de la musique étalée sur le pupitre. Des cartes de visite, de tout format et de diverses couleurs, semaient négligemment le tapis du guéridon. Au fond d’une grande glace ovale penchée, se reflétait le divan, où une robe de satin bleu ciel à longue traîne, étalée avec les dentelles pendantes des manches, semblait là une femme de Mabille vautrée.