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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/71

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II

Dans la petite ville, la nouvelle de ce retour fit la traînée de poudre.

Une heure après la messe, M. Fraque achevait de déjeuner. Tout à coup, un grand vieillard, à barbe blanche, inconnu, se précipita dans la salle à manger en repoussant le valet de chambre, et sauta au cou du jeune homme, en s’écriant :

— Hector, mon cher, embrassez donc votre oncle !

Stupéfait, M. Fraque reçut d’abord, comme un enfant, une grosse caresse sur chaque joue. Ce ne fut qu’après un moment de réflexion qu’il reconnut M. le marquis de Grandval, parent éloigné de sa mère. Il ne l’avait pas vu quatre fois en sa vie. Le vieux gentilhomme, du vivant de M. Fraque père, n’avait jamais traité ainsi en neveu le fils de « ce jacobin, cet