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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/84

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L’INFORTUNE DE MONSIEUR FRAQUE

d’elle. Elle lui en voulait de ce qu’il n’était pas noble. Elle poussait l’injustice jusqu’à lui en vouloir aussi de ce qu’il l’avait faite riche. Vers la fin, selon l’usage, M. Fraque la conduisit dans une chapelle latérale, devant l’autel de la sainte Vierge. Zoé, à genoux, tout en faisant son acte de consécration, le regarda de nouveau. Lui, n’était pas laid dans son habit neuf. Ses cheveux qui pendaient longs et droits, d’un blond cendré, lui donnaient une physionomie douce. Alors, elle se sentit toute disposée à lui rendre la vie dure.

Dans la sacristie, le marquis embrassa les nouveaux époux, leur donna sa bénédiction. Et ils partirent pour l’hôtel de Beaumont, seuls. En voiture, M. Fraque se penchait pour donner à sa femme son premier baiser de mari. Zoé s’écarta. Nul ne sut jamais au juste ce qui se passa, leur nuit de noces. M. Fraque ne l’a jamais raconté. Seulement, plus tard, M. Fraque devint dur d’oreille, et la malignité de Noirfond a toujours prétendu que cette surdité remonte originairement à un trop plein d’émotions en cette malencontreuse nuit.

Tant que son père vécut, madame Fraque ne fit pourtant point trop parler d’elle. Malheureusement pour la tranquillité conjugale de M. Fraque, une nuit, on rapporta du cercle le vieux joueur, foudroyé par une attaque, à la suite d’une martingale sautée. Le marquis mort, Zoé ne se contint plus. Elle ne glissa pas dans l’adultère ; elle y pénétra résolûment, comme elle était entrée dans le mariage, froide et calcu-