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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/94

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L’INFORTUNE DE MONSIEUR FRAQUE

Firmin, tout honteux, se relevait et tombait à genoux contre le mur, se cachant le visage dans les mains.

M. Fraque n’hésita qu’une seconde. Il était bien forcé de « voir », cette fois, et il ne pouvait faire décorer le gamin. Il alla saisir Firmin par l’oreille, et se contenta de le jeter à la porte, en lui disant :

— Si jeune, monsieur, et sans y être forcé…

Quand M. Fraque se retourna, sa femme était debout. Elle le regarda bien en face, et se retira.

Toute cruelle et toute forte qu’elle s’était montrée, elle en garda trois jours le lit, et six semaines la chambre. Une nuit d’insomnie, pour la première fois depuis bien des années, elle pleura. Le lendemain, après avoir, comme d’habitude, avalé au lit ses deux œufs crus et son chocolat, elle se fit apporter son miroir. Elle avait les yeux gros et saillants. Elle se constata affreuse. Les os, maintenant, lui trouaient la peau.

C’était bien fini. Elle ne pourrait seulement plus, le soir, se décolleter.