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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/187

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MICHEE — MICHEL D’ANCHIALOS


relative à la naissance de l’Emmanuel, Is., vii, 14, confirme encore l’interprétation messianique du passage ; ce n’est pas là d’ailleurs le seul point de contact entre l’oracle de Michée et celui d’Isaïe vu-xi ; tous deux esquissent du futur libérateur un portrait aux nombreux traits communs. Cf. Gondamin, Le livre d’Isaïe, p. 63-64. L’œuvre de salut s’opérera par le retour du « Teste de ses frères aux enfants d’Israël » ; il s’agit sans doute de ceux qui avaient été moralement séparés par le schisme de l’Israël véritable, demeuré fidèle à la dynastie de David d’où doit sortir le libérateur. Ce n’est donc pas d’un retour matériel après l’exil ou la dispersion qu’il est ici question, mais d’un retour moral à l’unité nationale et religieuse. Autorité et sécurité enfin caractériseront le gouvernement du dominateur en Israël, car c’est par la puissance de Jahvé et la majesté de son nom qu’il régnera, tandis que son prestige s’étendra jusqu’aux extrémités de la terre.

La fin du passage, ꝟ. 5-6, considère, selon le procédé accoutumé des prophètes, le salut messianique futur en rapport avec les malheurs ou les dangers de l’heure présente, en l’espèce le péril assyrien. Un doute sérieux existe au sujet de son authenticité ; si tout le texte de ces deux versets n’est pas à rejeter (Marti), le commencement du moins 5-6 a pourrait être tenu pour une addition de seconde main (Van Hoonacker). Ici encore l’analogie est remarquable entre le libérateur d’après Michée et d’après Isaïe, ix, 5-6.

Conclusion. — L’enseignement du prophète Michée, on peut s’en rendre compte par ce qui précède, s’il n’a ni l’ampleur ni l’éclat de celui de son illustre contemporain Isaïe, n’en constitue pas moins un élément essentiel d>' l’activité prophétique au vine siècle. Par la vigueur de ses reproches à Israël qui rappelle la véhémence d’Amos, par la prédiction de la ruine de Jérusalem et de son temple, qui devance les sombres oracles de Jérémie, par la splendeur de ses perspectives messianiques inséparables de celles d’Isaïe, Michée a contribué au maintien en Israël de la crainte salutaire de Jahvé et des espérances en un avenir glorieux. Fidèle interprète de son Dieu, il n’aura pas tenu qu’à lui que le peuple choisi ne remplît toujours dignement son rôle providentiel dans le monde, et n’eût en Jahvé cette foi vive et confiante qu’il formule en termes si élevés, aux derniers versets de son livre : « Quel Dieu est pareil à toi (Jahvé), enlevant l’iniquité et pardonnant la prévarication au reste de ton héritage. Il ne s’obstine pas dans sa colère car il aime, lui, la miséricorde. Il aura encore pitié de nous, il foulera aux pieds nos iniquités. Tu jetteras dans les abîmes de la mer tous nos péchés. Tu seras fidèle à Jacob, propice à Abraham, comme tu l’a promis à nos pères depuis les jours de l’âge antique. » vii, 18-20.

Pour les commentateurs de l’ensemble des douze petits prophètes voir la bibliographie des articles déjà parus sur ces prophètes et aussi l’art. Mf.ssianismf., col. 1429.

Parmi les ouvrages spéciaux sur le livre de Michée on peut mentionner : L. Reinke, Der Propliet Micha, Giessen, 1874 ; C. P. Caspari, Ueber Micha den Morasthiien und seine prophetische Schrift, Christiania, 1851-1852 ; Itoorda, Comment, in vaticinia Miches, Leyde, 1809 ; E. C. Arnaud, Étude sur le prophète Michée, Genève, 1882 ; Cheyne, Micah, with notes and introduction, Cambridge, 1882 ; V. Kyssel, UntersiXchungen iiber die TextgeStalt und die Echtheii des limites Micha, l.eipLig, 1887 ; Stade, Bemerkunyen ùber dus liucli Micha, dans Zeitschri/t fur die alltestamentliclie Wissenschaft, 1881, t. r, p. 101-172 ; du môme, Weitere Be nerkunyen zu Micha, 1 V-V, dans la même revue, 1883, t. iii, p. 1-10 ; du même sur Michée, i, 2-4 et vii, 7-20, môme revue, t. xxiii, p. 163 ; No.vack, Bemerkungen ùber dus Bach Micha, même revue, 1881, t. iv, p. 277-291 ; l’ont, Micha-Studién, dans Theologische studien, 1888, p. 235210 ; 1889, p. 451-453 ; 1892, p. 329-300 ; K osiers, De Samen stelling van het bock Micha, dans Theologisch Tijdschrift, 1893, p. 249-274 ; J. T. Beck, Erklàrung der Propheten Micha und Joël, Giitersloh, 1898 ; J. H. Taylor, De prophétie van Micha, Arnlieim, 1891 ; Halévy, Recherches bibliques : le livre de Michée, dans Revue sémitique, 1904, t.xii, p. 97 sq., 193 sq, 289 sq., 1905 sq., t. xiii, p. 1 sq. ; H. Donat, Micha, 11, 6-9 dans Biblische Zeilschrift, 1911, t. ix, p. 350-366 ; L. Delporte, Michée, I, 5 et 7, même revue, 1913, t. xi, p. 235-248 ; J. C. Peiser, Micha V, dans Orienlalische I.iteraturzeitung, 1917, t. xx, p. 363 sq. ; K. Budde, Das Ràtsel von Micha I, dans Zeitschri/t fur A. T. Wissenschaft, 1917, t. xxxvii, p. 77 sq. ; du même, Micha II und III, môme revue, 1919-1920, t. xxxviii, p. 2 sq. ; Bruno, Micha und der Herrscher aus der Vorzeit, Leipzig, 1923 ; Gunkel, Der Micha-Schluss (Mich., VII, 7-20) dans Zeilschrift fur Semitislik, 1924, p. 145 sq. ; Prætorius, Zum Micha Schluss, même revue, 1924, p. 72 sq. ; Posner, Das Buch des Proph. Michah, Francfort, 1924 ; Burkitt, Micah VI and VII, a norlhern prophecy, dans Journal of biblical literature, 1926, p. 159 sq. A noter aussi les articles sur Michée, parus dans les différentes encyclopédies : d’Ermoni, dans Vigouroux, Dictionnaire de la Bible ; de Seisenberger, dans Wetzer-Welte, Kirclienlexicon ; de Volck, dans Hauck, Protest. Realeneyklopadie ; de Cheyne, dans Encyclopædia biblica ; de Nowack, dans Hastings, A Dictionary of the Bible.

A. Clamer.

1. MICHEL Augustin (1661-1751) naquit en 1661 dans un petit village des environs d’Understrofï (Haute-Bavière), et entra vers l’âge de vingt ans au couvent des chanoines réguliers de Saint-Augustin dans cette dernière localité. Envoyé à l’Université de Dillingen, il en revint docteur en théologie et in utroque jure, et professa longtemps dans son couvent. Il accepta finalement la cure d’Aspach, où il mourut en 1751. Fort estimé pour la profondeur de ses connaissances et l’aménité de son caractère, il avait été désigné comme conseiller ecclésiastique par l’électeur de Cologne, le prince-évêque de Frisingue et le princeabbé de Kempten. Sa production littéraire qui est volumineuse est surtout consacrée à la morale : il y demeure fidèle à l’enseignement reçu des jésuites de Dillingen : 1° De jure et juslitia juridice et theologice iractata, in-4°, Augsbourg et Dillingen, 1697 ; 2° Discussio juridica de lege amortizationis contra L. B. de Schmid, in-8°, Rome, 1699 ; 3° Theologia canonicomoralis seu perfecta et practica instruclio sacerdotis curati tam pro foro intérim quam externo, in-fol., 4 tomes en 3 vol., Augsbourg et Dillingen, 1710-1712, d’un probabilisme extrêmement résolu ; 4° Discussio theologica de contritione et attritione, ibid., 1710, où Michel réfute les opinions de Ledrou sur la nécessité d’un commencement d’amour de Dieu dans l’attrition ; 5° Confutalio in/amis libri cui temerarius titulus est : Expostulatio et pkotestatio qua réclamai aduersus decrelum pontificium quo centum et una proposiliones damnatæ sunt Pasch. Quesnel presbtjter Parisiensis, in-8°, Landshut, 1719, publié aussi en allemand à Augsbourg, 1721 : Grùndliche Widerlegung jenes verschreiten Bnchs, etc. ; l’auteur y prend très vivement à partie la Protestation rédigée en 1715 par Quesnel contre la bulle Unigenitus, flétrit les quatre évêques « appelant » et justifie la condamnation de chacune des propositions.

F. C. G. Ilirsching, llislorisch-littcrarisches Ilandbuch, t. v a, Leipzig, 1800, p. 328, reproduit dans J. G. Meusel, Lexikon der tcutschen Schriftstcller, l. IX, Leipzig, 1809, p. 161 ; Ilurter, Nomenclator, 3’édit., t. iv, col. 1636 (appelle l’auteur Michl).

H. Amann.

    1. MICHEL D’ANCHIALOS##


2. MICHEL D’ANCHIALOS, patriarche de Constantinople de 1169 à 1177. I. Vie. 11. Œuvres.

I. VlE. - - Certains manuscrits de date plus récente joignent au nom de Michel l’appellation « 6’AyXiâXou ». Sur cette donnée on a [ait « le ce personnage un ëveque de celle métropole (cf. Dictionnaire d’Histoire et de Géographie ecclésiastiques, t. II, col. 1512). C’est à tort,