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MISSIONS D’AMÉRIQUE

1946

et qui, politiquement, appartient à la Rhodésia. Un peu à l’Ouest Banguelo (V. A.), puis Tanganika (Y. A.) Uunianyembe ou Tabora (V. A.). Laissons les vicariats appartenant au Congo belge, et qui relèent des mêmes missionnaires (Haut-Congo, Ouroundi, Rouanda, Lac Albert). Autour de l’immense lac Victoria-Nyanza, trois vicariats, Nyanza, Ouganda, la terre des martyrs, et le Haut-Nil où travaillent les pères de Mill-flill. Nous quittons cette région par le Bahr-elGazai où sont les fils du Sacré-Cœur de Vérone.

Toute cette région est une de celles qui donnent le plus d’espérances. Rien que dans l’Ouganda, il y a près de 240 000 baptisés, L’ensemble de la région n’est pas loin de 300 000. Ajoutons qu’il s’y organise un sérieux clergé indigène.

VII. LE NORD-EST AFRICAIN.

Déjà, dans les

missions précédentes, l'élément musulman se mêle à la population. Dans ce qu’il reste à signaler, il domine, et c’est assez dire que nous revenons aux régions stériles, Soudan égyptien, Darfour, Kordofan, etc. Sur la côte, les missionnaires de Turin ont un V. A. à Mogadiscio (Bénadir) ; les capucins au Somaliland anglais, et à Djibouti. Dans l’ancienne Nubie, le Soudan égyptien, les missionnaires de Vérone ont leV. A. de Khartoum. Dans toutes ces Églises le nombre de chrétiens est intime.

Mais au milieu de cette mer d’infidélité, se dresse l'île chrétienne, hérétique hélas ! de l’ancienne Ethiopie.

L’Ethiopie centrale est aux lazaristes, VÉrijlhréc, colonie italienne, aux capucins. A côté, la mission des Gallas qu’administrent les capucins français, s’adresse à une race intelligente et hère, hostile à l’Islam, et qui pourrait bien avoir été chrétienne autrefois. Il semble qu’on parviendra à y constituer un sérieux clergé indigène. Ce sont les Gallas encore qu’on trouve dans la préfecture de Kaf/a, aux missionnaires de Turin. Le nombre des catholiques est petit encore dans ces Eglises, environ 40 000, et 32 000 sont groupés dans l’Erythrée.

En résumé, depuis 70 ans. l’occupation de l’Afrique par l’Evangile s’est poursuivie avec méthode. Mais le travail préliminaire est loin d'être achevé. De tous les côtés, de larges espaces subsistent où l’on ne peut signaler ni une éci le ni une église. C’est tout le cœur de l’Afrique musulmane. Mais c’est le Mozambique aussi, une partie de l’Angola, les alentours du lac Tchad, etc.

vm. Madagascar, l’afrique insulaire. — Ilr.e faut pas omettre ici les Iles Seychelles, diocèse presque entièrement catholique, administré par des capucins suisses. Maurice et La Réunion, l’une anglaise, Faute française, forment également deux diocèses relevant de la Propagande. Terres de mission surtout à cause des nègres et des émigrés malgaches, tamouls, chinois.

Enfin Madagascar. Quand les jésuites essayèrent d’y entrer en 1841, l'île était musulmane un peu sur la côte occidentale, un peu protestante aussi à Tananarive, catholique seulement à Mayotte et à NossiBé. partout ailleurs païenne et fétichiste. La race principale, les Hovas, était intelligente, mais de tristes mœurs. Il y avait de-ci, de-là des tribus demisauvages, et aussi des peuples à moitié civilisés, paisibles agriculteurs, mais asservis aux Hovas, tels les Betsiléos. La mission primitive, ouverte seulement en 18ljl, a donné naissance à six vicariats. En 1896, Madagascar fut divisé en Tananarive, Diego-Suarez, Fort-Dauphin ; confiés aux jésuites, aux pères du Saint-Esprit, aux lazaristes. En 1913 de Tananarive, furent séparés Fianarantsoa au pays betsiléo (jésuites ;, et Antsirabé (pères de la Salette). Enfin en 1023

Majunga fut distrait de Diego-Suarez. D’autres religieux, trinitaires ou prémentrés, sont venus se joindre aux anciens missionnaires, et un clergé indigèie commence ;  : se former. De 18(il à 1928, le catholicisme a gagné sur l’infidélité et l’hérésie près de 400 000 baptisés.

IV. Missions d’Amérique. — Il n’est pas toujours facile de déterminer l'état des missions en Amérique. A côté de celles qui dépendent de la Propagande, et sur lesquelles on est facilement renseigné, il y a celles qui sont les annexes des diocèses ordinaires et qui souvent nous échappent. Puis, à côté des œuvres qui visent les infidèles, il y a celles qui concernent les blancs, éparpillés dans des régions souvent très vastes et sans clergé fixe : ce sont encore des missions. Quand il s’agit des Indiens indigènes, il y aurait à distinguer, et on ne le fait presque jamais. Indiens fidèles, Indiens néophytes, Indiens vieux-chrétiens, les uns à conquérir, les autres apports des missions anciennes, les autres apports des missions modernes. Il est rare que les statistiques tiennent compte de ces distinctions.

I. AMÉRIQUE DU NORD. -- 1° Canada et régions polaires. - - Nous laissons de côté les 35 diocèses canadiens, ne retenant que les vrais territoires de missions, à savoir 5 vicariats et 2 préfectures.

C’est d’abord, la préfecture des Iles Saint-Pierre et Miquelon, petite colonie française, où sont les pères du Saint-Esprit, et qui relève de la Propagande Puis le vicariat du Golfe Saint-Laurent ou de la Pointe des Esquimaus (1901) aux pères eudistes. Le vicariat de l’Ontario du nord, compte environ 29 000 Indiens, Algonquins, Huions, Iroquois. Ce s derniers, 11 000, dont 10 000 protestants et 1 000 païens. forment un bloc impénétrable entre ks lacs Huron, Erié, Ontario et Siméoé. Les autres sont aux mains des oblats de Marie et des jésuites.

Au delà commencent les vastes territoires confiés aux pères oblats, qui montent jusque sous le cercle polaire en solitudes désolées. Le nombre des habitants est restreint, des Esquimaux et des Feaux-rouges de race dené et algonquine.

Vicariat de Grouard (jadis Athabaska) ainsi nommé de son évêque, Mgr Grouard, un missionnaire infatigable, qui, comptant 89 ans d'âge et 62 ans de mission, est toujours sur la brèche : V. de Mackenzie, de Kewatin, du Prince-Rupert ou du Yukon et préfecture de Chestcrfield sur la baie d’Hudson, érigés en 1862, 1901, 1908, 1925.

Ces missions indiennes ont dans l’ensemble 66 000 catholiques.

2° L’Alaska continue ces missions glacées, où la vitest d’une rudesse extrême. Le vicariat t si confié aux jésuites de Californie, s'étend au delà du cercle polaire, se prolonge par les îles Aléoutiennes. Politiquement, il relève des États-t’nis.

Étals-Unis.

 Ces Indiens de l’Extréme-Nord

se retrouvent aux États-Unis, non plus à l'état de nature, libres et errants, mais enfermés dans les « réserves ». C’est là que la race végète, et, disent les pessimistes, achève de mourir. On porte leur nombre à 349 600, partagés à peu près également entre infidèles, protestants et catholiques. Ils ont pour missionnaires des franciscains, des jésuites, des bénédictins, des pères de Scheut, etc. I es plus fortes Églises sont celles de FArizona, du Montana, du Dakota, du Nouveau-Mexique.

Par contre les nègres se multiplient. Us étaient 760 000 en 1790, ils sont au moins 10 500 000 aujourd’hui. Il ne leur faut qu’une dizaine d’années pour augmenter d’un million et demi. Or. plus de 4 millions sont enrôlés dans les sectes protestantes ; il n’y a pas beaucoup plus de 250 ooo catholiques, et ce chiffre