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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/328

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MISSIONS D’OCEANIE

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campagne suivie et méthodique, où il reste des quantités de sauvages infidèles. Il y a là un immense far-west, peuplé d’Indiens encore peu connus, à peine effleurés par l’apostolat.

Au Nord, sur le diocèse des Amazones (1 897 000 kmq.) ont été prises : la prélature, depuis abbaye de Rio-Branco (1907-1921) ; celle de Rio-Negro (1920) et la préfecture du Haut-Solimoês et de Tefje (1920), confiées aux bénédictins, aux salésiens, aux capucins et aux pères du Saint-Esprit.

A l’Est, sur le diocèse de Belem, ont été prises les prélatures nullius de Santarem (1903), et la Conception de Araguaya (1911) ; sur celui de Cubaya, celle de Registro de l’Araguaya (1914), attribuée aux franciscains, aux dominicains, aux salésiens. Huit autres prélatures nullius ont encore été créées au Brésil.

Toutes ces créations sont peu de choses encore, vu l’immensité des régions : ce sont des prises de possession. Les conversions viendront quand il plaira à Dieu. En attendant, les protestants gagnent, et trop souvent les évêques se trouvent désarmés par le manque de personnel.

V. L’Océanie. — I. L’AUSTRALIE. — Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande dépendent encore de la Propagande, mais ne peuvent plus guère passer pour missions. En Tasmanie les races indigènes ont complètement disparu. En Australie, il en reste quelques débris, très arriérés, très difficiles à convertir. L’abbaye nullius de la Nouvelle-Nursie (bénédictins espagnols) fondée en 1846, et son annexe de Drisdale-River (1910), n’ont guère que 2 630 chrétiens indigènes. Les essais faits naguère dans le Nord (Palmerston), par les jésuites, puis par d’autres, n’ont guère été plus heureux. Sur 60 000 ( ?) aborigènes qui subsistent, il y en a environ 5 000 qui ont été gagnés au christianisme.

Dans la Nouvelle-Zélande vivent encore 51000 Maoris, une race superbe, dans laquelle les maristes et les pères de Mill-Hill ont gagné une dizaine de mille fidèles.

II. la méLanésiE.

Cette région, la plus proche de l’Australie et des Indes néerlandaises comprend d’abord tout le groupe des anciennes colonies allemandes.

La NouvelleGuinée est la terre principale de.ce qu’on appelle la Papouaisie, la terre des Papouas, nègres deS plus barbares, anthropophages quelquefois, habiles chasseurs de têtes, mais souvent aussi gens fort paisibles. Autrefois partagée entre la Hollande, l’Angleterre et l’Allemagne, elle n’est plus aujourd’hui que hollandaise et anglaise. Nous avons déjà dit que les pères d’Issoudun ont le vicariat de la Nouvelle-Guinée hollandaise, où les protestants déjà sont nombreux, 100 000, contre 21 000 catholiques.

Le reste de l’île, et ce que l’on appelait naguère la Nouvelle-Poméranie, a été remanié en 1922. Les pères d’Issoudun ont reçu, avec le vicariat de Papouaisie, < ; elui de Rabaul (Nouvelle-Poméranie, Nouvelle-Bretagne, NouvelleIrlande, Iles de l’Amirauté). Les pères du Verbe-Divin ont le vicariat de la Nouvelle-Guinée orientale et la préfecture de la Nouvelle-Guinée centrale. Un peu partout la rivalité protestante est très accentuée.

Les Iles Salomon à l’Est (P. A., de Salomon septentrional, 1897, et V. A., de Salomon méridional, 1912), dépendent des maristes. Pays redoutable par les mœurs des anthropophages. Mgr Épalle y fut massacré, au lendemain de son arrivée. Mais les conversions ont fini par venir : 15 000 catholiques environ. .., mais 70 000 protestants.

Les Nouvelles-Hébrides (V. A. 1904), sont également une mission mariste. La dispersion des îles rend l’apostolat très laborieux, et il faut en dire autant

de beaucoup d’autres terres : 3 000 catholiques, 10 000 protestants.

La Nouvelle-Calédonie (Y. A. 1847), a 25 000 catholiques. Elle est française, grâce aux maristes, qui, pour se défendre contre l’influence protestante, donnèrent à l’amiral Février les moyens d’y devancer les Anglais, et de planter le drapeau français à Nouméa, à l’île des Pins et aux îles Loyalty. On sait malheureusement que l’élément européen n’est pas là toujours de premier choix.

// ;. la MICRONÉSIE. — Ce groupe de menus archipels, situé entre les Philippines et les îles Hawaï, est divisé en 3 vicariats.

Nous avons parlé de celui des Carolines, Mariannes et des Marshall qui dépendent du Japon.

Au milieu de ce vicariat, est celui de l’île Guam, aux capucins espagnols, depuis 1911, presque tout entier catholique : 15 400 sur 16 000 habitants. L’île appartient aux États-Unis.

Enfin, les lies Gilbert, où les pères d’Issoudun en 1921 avaient 13 460 fidèles, contre 9 500 protestants. Ils en avaient 20 000 en 1919 (Arens). C’est que les maladies, dysenteries, beri-beri, fièvres, phtisie pulmonaire y font des ravages.

iv. la roivAÉsiE. - Une douzaine d’archipels, à l’Est, constituent la Polynésie, dont la race, remarquable par son type, se rattache aux Malais et paraît être venue du sud de l’Asie. Les Polynésiens sont intelligents, courageux, doux, artistiques, sympathiques, mais mous et pervertis plutôt qu’améliorés par le contact des Européens. La Polynésie est divisée en six vicariats et une préfecture. Les missionnaires sont des maristes et des pères de Picpus.

1° Vicariat de l’Océanie centrale (1842), qui comprend les Iles Tonga, protectorat anglais, et les Iles Wallis et Futuna, protectorat français. Les maristes y comptent 10 000 catholiques sur 29 609 habitants et contre 19 000 protestants. A Tonga, les missionnaires eurent à soutenir une lutte très vive avec le roi protestant, mais enfin ils ont pu conquérir la liberté religieuse, il y a une vingtaine d’années. C’est dans l’île de Futuna, à Poï, que tomba le bx Chanel, le premier martyr de l’Océanie. Son sang fut une semence féconde ; aujourd’hui l’île entière est chrétienne, et a déjà fourni 13 prêtres indigènes. L’archipel des Iles Wallis est un petit paradis catholique.

2° Vicariat des lies Fidji, possession britannique. Il fut séparé du précédent en 1863, et est également confié aux maristes. 13 226 catholiques contre 89 000 protestants sur une population de 157 266 habitants, dispersés dans un grand nombre de petites îles.

3° Vicariat des îles Samoa ou des Navigateurs. Situé sur la route d’Australie à San-Francisco, cet archipel fut l’objet de longues disputes entre les grandes puissances. Matoafa, un des chefs indigènes, catholique, lutta courageusement pour l’indépendance de son pays. Il fut vaincu. Aujourd’hui l’archipel est partagé entre les États-Unis, l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande qui a succédé à l’Allemagne. Évangélisé depuis 1845 par les maristes, vicariat depuis 1850, il compte 9 061 catholiques ; à peu près tout le reste de la population, 40 700 habitants, est protestant.

4° Préfecture des lies Cook et Manihiki (sous protectorat anglais), créée en 1922 et confiée aux pères de Picpus, ne compte que 525 catholiques et 9 500 protestants sur une population de 13 875 habitants.

5° Vicariat des Iles Tahiti créé dès 1833, également aux pères de Picpus, comprend les îles de Tahiti, les îles Gambier, les îles Touamotou, les îles Sous-le-Vent et l’île de Pâques.

Il compte 8 780 catholiques et 17 600 protestants sur 30 000 habitants répartis dans une centaine d’îles.