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MŒHLER, ŒUVRES


volontiers dirions-nous qu’au-dessus de la thèse piétiste et de l’antithèse rationaliste… le catholicisme apparaît à JMœhler comme la synthèse. » Goyau, p. 52. Cf. Symbolique, p. xlvii-xlviii. « Parmi les théologiens évangéliques qui entrèrent en lice contre l’auteur de la Symbolique, il convient de nommer en première ligne Baur, L’opposition du catholicisme et du protestantisme…, 1833 ; Nitzsch, Une réponse protestante à la Symbolique du docteur Mcehler, suivie de cinq thèses protestantes, 1835 ; Mareineke, Compte rendu dans les Annales de Berlin, tiré ensuite en brochure spéciale, 1834. » Strœhlin, op. cit., p. 260. Voir dans Goyau, p. 46, les griefs adressés à Mœhler par Nitzsch. « L’ouvrage de Nitzsch était, à proprement parler, une discussion critique ; l’ouvrage de Baur fut un essai de construction de la doctrine protestante, et l’auteur se flattait de montrer… que le protestantisme n’avait rien de commun avec l’image qu’en donnait Mœhler… Sous le titre : Nouvelles recherches…, Mœhler, publia un gros volume pour se justifier. Il ne lui fut pas difficile de faire la preuve que le protestantisme de Baur n’était pas celui de Luther ; de sorte qu’en appendice à la Symbolique et pour défendre la Symbolique, Mœhler traçait une sorte de post-scriptum à l’Histoire des Variations. » Goyau, p. 47-48. Cf. Vermeil, p. 286-288, 291-292.

Le succès de la Symbolique fut considérable : six éditions en dix ans, des traductions en France, en Angleterre et en Italie ; cf. Reithmayer, op. cit., p. 167 ; et, ce qui vaut mieux encore, des conversions de protestants, au catholicisme : « l’historien Hurter, le jésuite Hammerstein, le philologue Bickell, ont noté tous les trois, l’influence de Mœhler sur leur adhésion à l’Église romaine. » Goyau, p. 49. Cf. p. 49-50, l’influence de la Symbolique sur le duc Victor de Broglie. On trouvera dans une note abondante de Lâchât, 1. 1, p. xxix-xxxiii, les appréciations louangeuses des contemporains de la Symbolique, catholiques ou protestants, notamment celle d’Augusti, conseiller du consistoire de Coblentz, membre des académies de Berlin et de Munich. Strauss félicitait Mœhler d’être bien plus loyal que les historiens ecclésiastiques protestants et d’avoir très bien conçu et défini le protestantisme : cf. Goyau, p. 45. Dœllinger, dans les années 1862 et 1864, à propos de ses leçons sur la Symbolique, prononçait ce jugement sur l’œuvre de Mœhler : « Bossuet, Mareineke et Winer furent les principaux devanciers de Mœhler : ce sont eux qui déterminé) ent le plus célèbre théologien catholique de ce temps, Mcehler (c’est nous qui soulignons), à introduire pour la première fois cette question parmi les catholiques. Sa Symbolique est le fruit de ses leçons. C’est le meilleur livre en ce genre, et en un certain sens, il est toujours unique. C’est seulement depuis qu’il a paru que la symbolique a été élevée à la dignité de science, et que nous possédons un livre classique sur cette matière. » Cité par Bélet, p. xxx de la Notice biographique, en tête du t. i, de la traduction de l’Histoire de l’Église de Mœhler. MM. Goyau et Vermeil se sont pas d’un autre avis : « On ne peut pénétrer l’intimité du protestantisme, si l’on n’a pas lu Mœhler : lors même qu’on accorde quelque crédit aux critiques portées par Nitzsch contre la méthode suivie par l’auteur, la connaissance de la Symbolique demeure indispensable… La Symbolique est un livre qui vit et vivra, grâce à la rigueur documentaire avec laquelle elle étudie la genèse des opinions dogmatiques dans l’évangélisme du xvi’siècle, grâce à la force dialectique avec laquelle elle nous fait apparaître cette genèse historique comme une genèse logique, grâce à l’ampleur et à la sûreté avec laquelle Mœhler subordonne tous les fragments successifs de l’évolution dogmatique à une idée centrale et à une nécessité primordiale, forces détermi nantes de cette évolution. » Goyau, p. 48-49 : cf. p. 45." Pour Vermeil, voir p. 249, 259-260 et 278.

4. Signalons deux articles de Mœhler dans la Theologische Quartalschrift au sujet de Bautain : le compte rendu critique du livre de Bautain, De l’enseignement de la philosophie en France au XIX’siècle, revue citée, 1834, p. 137-152, et la Lettre à Bautain, ibid., 1835, p. 421-453. Cf. Vermeil, p. 115-117, et Bélet, op. cit.,

p. XXXI-XXXIV.

5. Enfin les Gedanken rtach der Lektùre des Lebens Jesu von Strauss, mai 1837, publiées par Worner-Giiras, p. 245-256, reproduites par Bélet, p. xxxviiixlv. Cf. Vermeil, p. 112.

2° Ouvrages d’histoire, de palrologie ou de droit canonique. — 1. Deux comptes rendus sur des travaux de Neander, l’un sur son Saint Jean Chrysoslomc, Theol. Quart., 1824, p. 262-280, l’autre sur son Anlignosticus. L’esprit de Tertullien, ibid., 1825, p. 646664. « La méthode de Neanderest le modèle qu’imitera Mœhler en ses grandes monographies. « Vermeil, p. 151.

2. Charlemagne et ses évêques. Le synode de Mayence en Van 813, même revue, 1824, p. 367-427. Cf. Bélet,

p. XI-XVI.

3. Athanase le Grand et l’Église de son temps, particulièrement dans la lutte contre l’arianisme, Mayence, 1827. L’ouvrage fut traduit en français par Cohen, 3 vol. in-8°, Paris, 1840. Cf. Vermeil, p. 166-169. Mœhler « y élabore et applique pour la première fois à un problème historique » sa thèse maîtresse « que le dogme catholique, comme toute réalité organique et vivante, se meut entre les contraires ou extrêmes opposés entre lesquels se répartissent les hérésies. Cette thèse sera celle de la Symbolique. » P. 166. Mœhler a bien vu aussi « que l’histoire d’Athanase devint un point intéressant dans l’histoire primatiale et (que) ses résultats s’étendirent, sous ce rapport, bien loin dans l’avenir. » Cf. Goyau, p. 34-35.

4. Anselme, archevêque de Canterbury. Contribution à la connaissance de la vie religieuse et morale, publique et ecclésiastique, et scientifique aux XI’et XIIe siècles, même revue, 1827, p. 437-497 et p. 585-664 ; 1828, p. 62-130. Cf. Bélet, p. xviii-xxvi. Cette étude fournit à Mœhler l’occasion de prendre contact avec la scolastique : il retrouve, pour l’apprécier, sa « thèse maîtresse », la conciliation des contraires : la scolastique a, surtout au moment de sa pleine floraison, équilibré la mystique et la spéculation. Cf. Vermeil, p. 130132.

5. Sur le rapport qui existe, d’après le Coran, entre Jésus-Christ et Mahomet, l’Évangile et l’Islam…. même revue, 1830, p. 3-81. A l’occasion du réveil de la question d’Orient. Cf. Vermeil, p. 423.

6. Essai sur l’origine du gnosticisme, Tubingue, 1831. Pour le jubilé de Planck. Cf. Vermeil, p. 172174. Cette étude « sert de prologue à la critique du vieux protestantisme » entreprise dans la Symbolique ; Mœhler oppose son interprétation du gnosticisme à celles de tous les théologiens qui ont tenté de l’expliquer ; ils ont cru que le gnosticisme était un phénomène d’ordre purement intellectuel et théorique ; en réalité la gnose est sortie d’une erreur pratique qui a cherché, ensuite, une justification de sa conception pessimiste du monde dans les systèmes les plus divers. Le gnosticisme est une hérésie fondamentale, toujours prête à sortir du christianisme lui-même, dès que les fidèles exagèrent la corruption de la nature humaine ; il a duré jusqu’au xiv c siècle et revit dans le vieuxprotestantisme.

7. Considérations sur l’état de l’Eglise au xv et au commencement du XVI’siècle, par rapport à la prétendue récessité d’une Réforme qui porte atteinte aux fondements mêmes de l’Église, même revue, 1831, p. 589-633. Cf. Vermeil, p. 225-229. Mœhler essaie de

DICT. DE THIiOI. CATHOL.

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