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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/503

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    1. MONOPHYSITE (ÉGLISE COPTE)##


MONOPHYSITE (ÉGLISE COPTE), LITURGIE

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Ce qu’on appelle la doxologie comprend les hymnes en l’honneur des saints. Les odes sont quatre cantiques de l’Ancien Testament : (cantique de Moïse, Ex., xv ; Ps., cxxxv ; cantique des trois enfants ; psaumes cxlviii, cxlix, cl), qui se greffent, à certains jours de la semaine, sur l’office des théotokies. 7. L’Egbiyah ou Egbieh. le bréviaire copte, qui renferme les psaumes cantiques et autres prières des sept heures de l’office divin. L’Egbiyah des moines est plus long que celui des prêtres séculiers. 8. Le Leclionnaire ou Kataméros (= KotT<x [iipoç, arabe Kotmarus), qui contient les leçons tirées de l’Apôtre (= les épîtres de saint Paul), du Calholicon (= les sept épîtres catholiques), de la. Praxis (= les Actes des Apôtres), des Psaumes et de l’Évangile, pour tous les offices et les messes de l’année. Au temps d’Abou’l Barakât, l’ordre des leçons n’était pas le même dans les Églises du Nord et dans celles du Sud. La disposition en usage dans les Églises du Nord est attribué à Gabriel Ibn Tarik.

Abou’l Barakât signale encore comme livres liturgiques : 1. L’Horologe ou Egbiyah pour les nuits des dimanches. 2. Le Hure du Kafûs, index des chants usités dans la Haute-Egypte pour la procession du dimanche des Rameaux. 3. Le livre du Lychnicon pour la lecture faite au soir de chaque jour dans le monastère de Sandamant. 4. Le livre du Magtas pour l’office de ce nom, le jour de l’Epiphanie. Cf. Villecourt, Les observances liturgiques et la discipline du jeûne dans l’Église copte d’après La lampe des Ténèbres d’Abou’l Barakât Ibn Kabûr, dans le Muséon, 1923, t. xxxvi.p. 260-2C1. Pour les éditions de ces différents livres, voir la bibliographie.

La prière commune et les Heures.

 Les coptes

distinguent deux sortes de prières : les prières d’obligation pour tous les chrétiens et les prières propres aux prêtres et aux moines. Les premières sont au nombre de trois : a) la prière du coucher du soleil pour remercier Dieu des bienfaits accordés dans la journée et lui demander sa grâce pour passer saintement la nuit ; b) la prière de l’aurore ; c) la prière après trois heures du jour en souvenir de la passion du Sauveur et de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Les prières propres aux prêtres et aux moines ne sont pas autre chose que les sept heures de l’office divin. L’office des coptes ne compte que sept parties ou heures. Il ignore l’heure de Prime, la dernière venue des heures du canon grec, bien que certains auteurs qualifient du nom de Prime la prière de l’aurore (= l’op6poç des grecs, les Laudes’des latins), appelée en arabe’Gadda ou Baker. Le symbolisme de cette prière du matin est ainsi exprimée par Abou’l Barakât : « A ce moment, Adam et Eve se vêtirent de tuniques de peaux, rejetèrent les feuilles de figuier et se levèrent à la recherche du travail et du moyen de vivre. A ce moment, Notre-Seigneur apparut aux femmes et leur annonça sa résurrection… A cette même heure, les justes entrent dans le royaume du ciel. » Villecourt, art. cit., Muséon, 1924, t. xxxvii p. 211-212.

La seconde prière est celle de la troisième heure, qui rappelle la création d’Adam et son entrée au paradis, et la comparution de Notre-Seigneur devant Pilai..

La troisième prière est à la sixième heure. A cette heure-là Adam étendit la main sur le fruit défendu, et Notre-Seigneur étendit la main sur la croix.

La quatrième prière est à la neuvième heure, qui rappelle la condamnation d’Adam et sa honte, le tremblement de terre et la résurrection des morts qui se produisirent lors du crucifiement du Sauveur. La cinquième prière se dit lorsque le soleil s’abaisse pour son coucher ( Vêpres), moment où Adam fut e, h ; issé du Paradis, et où Jésus inclinant la tête « rendit l’esprit de son humanité et ouvrit la porte du paradis », et où le voile du temple se déchira pour indiquer la scission de la gloire des Juifs, l’abandon de leur temple par le Saint-Esprit et l’abolition de leur testament.

La sixième prière est la prière du sommeil (= Compiles), au commencement de la nuit. Elle rappelle la mort d’Adam et d’Eve et l’ensevelissement de Jésus. La septième prière est celle du milieu de la nuit (= nos Matines), « où se calment l’inquiétude du monde et la dissipation des mouvements de l’action ». C’est à ce moment qu’Adam et Eve arrivèrent dans la terre de la tristesse et de l’affliction, que Jésus naquit, qu’il termina son jeûne, qu’il fut baptisé, qu’il fit sa prière au Cénacle et nous donna son corps et son sang, qu’il ressuscita. C’est aussi à ce moment qu’il viendra pour juger les vivants et les morts, selon la parole de l’Évangile : Voici que l’époux viendra au milieu de la nuit. Villecourt, ibid., p. 211214.

Cette prière du milieu de la nuit est composée de trois services (= nocturnes) mêlés de psaumes, de strophes et de prières diverses. Le premier service n’a que quatre psaumes : ps. ex, iii, xc et cxviii. Chacun des autres services en a douze, ainsi que chacune des autres heures. Pour VOrdo des sept prières, voir Abou’l Barakât, Lampe des ténèbres, c. xvi, traduit par Villecourt, loc. cit., p. 209-243. Les coptes ont, comme les Byzantins, une musique liturgique comprenant huit tons. Elle est, paraît-il, assez monotone, mais a le mérite d’être bien rythmée et bien cadencée. Le premier et le cinquième ton, dit Abou’l Barakât, excitent à la joie ; leur tempérament est chaud et humide. On les emploie pour les jours de fête, par exemple pour les grandes fêtes joyeuses du Seigneur : Noël, Pâques, l’Ascension. Le deuxième et le sixième ton abaissent et humilient ; leur tempérament est froid et humide ; c’est pourquoi on les emploie pendant la Semaine sainte. Le troisième et le septième ton sont tous les deux attristants ; leur tempérament est chaud et sec. Ce sont les tons des obsèques, des diptyques et des commémoraisons. Le quatrième et le huitième ton encouragent le pusillanime et élèvent le cœur. Ils chantent les combats des martyrs et leurs épreuves de tout genre. Villecourt, ibid., t. xxxvi, p. 262-281. Les noms des huits tons sont les suivants : Adam, Balos, Sangiari, Kihak, Idribi, du grand Carême, pour les morts, Anaslasimon. Dans les’e. xvi-xix de son encyclopédie, Abou’l Barakât en signale quelques autres. Celui qui prie doit se tenir debout, avoir le milieu du corps ceint de la ceinture, tourner le visage vers l’Orient et non de côté et d’autre, faire le signe de la croix de haut en bas et de gauche à droite pour expulser les démons. Les coptes ont gardé l’habitude des anciennes veilles liturgiques (rotpo’u.ovaO, la nuit qui précède les grandes fêtes. Autrefois on passait aussi la nuit du samedi au dimanche.

La messe.

Depuis longtemps les coptes ne

connaissent que trois messes : la messe de saint Basile pour les jours ordinaires ; la messe de saint Marc, revue par saint Cyrille, qu’on dit pendant le carême et le mois de Kihak (décembre = Avent) ; la messe de saint Grégoire pour les jours de fête. Autrefois plusieurs autres messes ou anaphores furent en usage, au moins en certaines parties de l’Egypte. Vansleb en nomme douze, chiffre qu’il a lu chez les ailleurs copies. On a trouvé des extraits de diverses anaphores en dialecte sahidique : anaphores de saint Matthieu, de saint Jacques, de saint Jean de Bosra. Cf. Brightmann, Liturgies eastern and western, t. i, p. lxviii-i.xix. Oxford, 1890.

i.es trois messes, actuellement en usage ne diffèrent