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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/55

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MESSE

MESSIANISME

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nèse, Anaphore, Canon, Fraction, dans Diction, d’archéol. Eniin dans U. Chevalier, Topo-bibliographie, au mot messe, on trouvera de nombreux renseignements. F. Cabrol.


MESSENGUY, François-Philippe (1677-1763), naquit à Beauvais, le 22 août 1677, de parents pauvres ; cependant il fit ses études ; il devint et voulut rester toute sa vie simple acolythe. En 1700, il était professeur de rhétorique au Collège de Beauvais, et c’est pour les élèves de ce collège qu’il composa la plupart de ses ouvrages. Le célèbre Coffin, qui succéda à Rollin dans la direction du collège, le fit son coadjuteur ; mais l’opposition ouverte de Messenguy à la Bulle le força à quitter le collège en 1728. Il se retira d’abord à Saint-Étienne-du-Mont, puis à Saint-Germain-en-Laye où il mourut le 19 février 1763.

Messenguy a composé de nombreux ouvrages dans lesquels les idées jansénistes occupent une large place. On doit citer : Abrégé de l’histoire et de la morale de l’Ancien Testament, in-12, Paris, 1728. Cet écrit composé, à la demande de Rollin, eut de très nombreuses éditions et fonda la réputation de l’auteur avec l’ouvrage qu’il avait publié quelques années auparavant : Idée de la vie et de l’esprit de Messire Nicolas Choart de Buzanval, évêque et comte de Beauvais, in-12, Paris, 1717 ; à la suite, on trouve imprimé un Abrégé de la vie de M. Hermant, docteur de la Maison et Société de Navarre (Mémoires de Trévoux de déc. 1717, p. 2020-2034). — Viennent ensuite : La vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ, traduite en français, in-12, Paris, 1729, 1730, 3 vol. in-12, 1752 ; — Vies des Saints pour tous les jours de l’année, avec les Mystères de Notre-Seigneur, 6 vol. in-12 et 2 vol. in-4o, Paris, 1730 ; nouvelle édition, 2 vol. in-4o, Paris, 1734 et 1740 ; Messenguy n’a composé que la vie des saints des mois de janvier et février et des 12 premiers jours de mars, le reste est l’œuvre de Goujet ; les mêmes vies parurent abrégées, in-12, Paris, 1737 ; — Abrégé de l’histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec des remarques, 3 vol. in-12, Paris, 1737-1738 ; — Abrégé de l’histoire de l’Ancien Testament avec des éclaircissements et des réflexions, 10 vol. in-12, Paris, 1735-1753 et 1753-1761 (cf. Dictionnaire des livres jansénistes, 4 vol. in-12, Anvers, 1752, t. i, p. 11-18 et Nouvelles ecclésiastiques du 19 septembre 1770, p. 149-150). — Messenguy interrompit un moment ses travaux personnels et s’occupa de liturgie : il coopéra à la refonte du Bréviaire de Paris, 1735, à la réédition du Missel de Paris, 1738, et du Processional, 1739 ; Barbier attribue à Messenguy les trois Lettres écrites de Paris à un chanoine de l’église cathédrale de ***, contenant quelques réflexions sur les nouveaux bréviaires, in-12, 1735 ; enfin Messenguy édita les Chants des offices propres au diocèse de Montpellier et du Supplément au Missel, 1736, publiés par Colbert (voir dom Guéranger, Institutions liturgiques, c. xx, t. ii, p. 299 sq. de l’édit. de 1841).

Mais l’ouvrage capital de Messenguy semble être l’Exposition de la doctrine chrétienne ou Instructions sur les principales vérités de la religion, 6 vol. in-12, Utrecht, 1744 ; nouv. édit., 4 vol. in-12, Cologne, 1754, 4 vol. in-12, 1758. Cet écrit eut un très grand succès et fut comblé d’éloges par les Nouvelles ecclésiastiques du 26 mars 1752, p. 54-55, des 3 avril et 29 mai 1758, p. 38, 92, du 24 avril 1761, p. 65-66, du 24 juillet 1761, p. 117-119, du 7 août 1761, p. 125-127, et du 14 août 1761, p. 129-130 ; il fut traduit en italien et publié à Naples. Serrao dans sa brochure, De præclaris catechistis, en fait un éloge délirant. Ce travail n’est que le catéchisme que Messenguy enseignait aux pensionnaires du Collège de Beauvais ; il fut mis à l’Index par un décret de Clément XIII, 14 juin 1761 (Colonia, Dictionnaire des livres jansénistes, t. ii, p. 136-141 ; Nouvelles ecclésiastiques du 24 juillet 1761, p. 117-119, du 7 et 14 août 1761, p. 125-127, 129-130). L’écrit fut fort attaqué et Messenguy en prit la défense, dans une Lettre justificative au pape Clément XIII, in-12, s. l., en latin et en français, dans une Lettre au cardinal Passionei, 8 avril 1761, dans les Nouvelles ecclésiastiques du 6 février 1762, p. 21 et surtout dans le Mémoire justificatif du livre intitulé : Exposition de la doctrine chrétienne, ouvrage posthume, in-12, s. l., 1763 (Nouvelles ecclésiastiques du 9 janvier 1764, p. 7-8). Cet écrit publié par Cl. Lequeux, est précédé d’un long avertissement de l’éditeur ; cet avertissement de cxxxviii pages n’est qu’une apologie de l’auteur et du livre. A l’ouvrage lui-même, Lequeux a ajouté des Réflexions sur l’état présent de la doctrine orthodoxe dans l’Église et sur les vrais moyens de s’en instruire et d’éviter l’erreur, in-12, Paris, 1763 ; enfin il y a quatre pièces qui sont l’œuvre de Messenguy : celui-ci déclare ses vrais sentiments au sujet des contestations présentes, par quatre notes des 29 octobre 1731, 8 mai 1749, 2 mai 1751 et 8 juillet 1751. D’ailleurs, les derniers écrits publiés par Messenguy lui-même ne laissent aucun doute sur ses sentiments personnels : La Constitution Unigenitus adressée à un laïque de province avec quelques réflexions et l’acte d’appel des quatre évêques, dont on fait voir la canonicité et la force, in-12, s. l., 1748 ; — Lettres à un ami sur la Constitution, in-12, 1752 ; ces Lettres, au nombre de cinq, sont très hostiles à la Bulle. — Les Entretiens de Théophile et d’Eugène sur la religion chrétienne, avec un discours sur la nécessité de l’étudier et une bibliothèque chrétienne, in-12, 1760, sont tirés de l’Exposition de la doctrine chrétienne. Enfin Messenguy avait composé pour les élèves du Collège de Beauvais, des Exercices de piété, tirés de l’Écriture et des prières de l’Église (et non des Pères de l’Église, comme écrit Quérard), in-18, s. l., 1760. Le recueil 5799 de la bibliothèque de l’Arsenal fol. 128 à 241, cite des ouvrages de Messenguy.

Michaud, Biographie universelle, t. xxviii, p. 85-86 ; Hœter, Nouvelle biographie générale, t. xxxv, col. 141-143 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 84-85 ; Feller, Biographie universelle, édit. Pérennès, 1842, t. viii, p. 546 ; Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 20-21 ; Lequeux, Mémoire sur la vie et les ouvrages de feu l’abbé François Philippe Mésenguy, acolythe du diocèse de Beauvais, in-12, s. l., 1763 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, 4 vol. in-8o, Lyon, 1767, t. iii, p. 192-193 ; Supplément au Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité des XVIIe et XVIIIe siècles, in-12, s. l., 1763, p. 187-189, et Suite du Nécrologe… depuis 1760 jusqu’à 1767, in-12, s. l., 1767, p. 202-218 ; Hébraïl-Guyot-Laporte, La France littéraire, 2 vol. in-12, Paris, 1769-1784, t. ii, p. 80 ; Desessarts, Les siècles littéraires, 7 vol, in-8o, Paris, 1800-1803, t. iv, p. 361-362 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique du XVIIIe siècle, 7 vol. in-8o, Paris, 1855, t. iv, p. 441-442 ; Nouvelles ecclésiastiques, du 6 septembre 1768, p. 141-144 ; Encyclopédie des sciences religieuses (supplément), t. xii, p. 697-700 ; Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste, 2 vol. in-8o, Paris, 1922, t. ii, p. 35, 115-119.

J. Carreyre.


MESSIANISME. — On désigne sous ce nom l’ensemble des idées juives relatives au Messie et aux temps messianiques. —
Après une introduction,
l’article comportera d’abord une étude analytique des textes messianiques contenus soit dans la Bible (col. 1403),
soit dans la littérature extra canonique (col. 1511) ;
puis une synthèse des traits ainsi rassemblés (col. 1535).

Introduction.

Importance des prophéties messianiques.

Novum Testamentum in Veiere latet, Vêtus in Novo palet : cet adage ne s’applique nulle part mieux qu’en matière de prophéties messianiques. Par elles, en effet, l’Ancienne Alliance se révèle comme la préparation d’un état religieux plus parfait