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Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/310

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cédé d’un trompette, et brûler lui-même son livre.

Il avait promis de ne pas sortir du territoire genevois et de se présenter devant les magistrats toutes les fois qu’il en serait requis, mais il manqua à sa promesse, s’enfuit, se mit à voyager, et crut pouvoir revenir sans danger à Genève après la mort de Calvin. Ayant demandé au bailli de Gex la permission de soutenir sa doctrine anti-trinitaire en public, celui-ci le fit arrêter et l’envoya à Berne. Là, Gentilis fut condamné à être décapité pour avoir opiniâtrement et contre son serment attaqué le mystère de la Trinité ; il livra sa tête au bourreau en se glorifiant de ce qu’il allait mourir pour Dieu le Père et en accusant ses adversaires de sabellianisme. Sa mort arriva en 1566, il s’était rétracté à Genève sept ou huit ans auparavant.


Celui de Jacques Spifame, appelé dans les livres du temps seigneur de Passy, d’abord président au parlement de Paris et conseiller d’État, puis prêtre et évêque de Nevers.

Les talents supérieurs de ce personnage lui avaient valu l’estime du roi Henri II ; une intrigue d’amour avec une dame de son diocèse qui s’abruita, et peut-être aussi ses opinions qui avaient tourné au protestantisme, lui firent prendre, en 1559, le chemin de Genève où il abjura sa première religion.