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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/106

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CYBÈLE

philosophes matérialistes qui de mon temps faisaient son procès et prononçaient sa condamnation finale.

— Votre époque correspondait en effet à une de ces phases de transformation du sentiment religieux qui voient tomber les formes caduques du culte sans qu’ait pu naître encore la forme nouvelle que reprendra un sentiment indéracinable, car tout meurt et se renouvelle dans l’évolution humaine, même les religions. Remarquez que je dis les religions qui ne sont en quelque sorte qu’un revêtement, et non pas la religion qui est le sentiment lui-même par excellence.

Le christianisme n’était pas la première religion apparue sur la terre, et il ne devait pas être la dernière. Sans parler de l’institution maçonnique qui dans sa dernière phase parut vouloir prendre avec ses vains simulacres et ses hochets une place restée vide, sans compter un sérieux mouvement bouddhiste qui dans l’occident européen s’empara pour un temps de l’élite des esprits, séduits par la haute morale de Çakya-Mouni, et éleva dans Paris même des temples à Brahma, d’autres formes plus élevées du culte de la divinité devaient encore se succéder avant que pût prendre corps la conception supérieure qui constitue notre idéal religieux depuis déjà bon nombre de siècles. Mais c’est le même Dieu universel de tous les temps, vous n’en doutez