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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/112

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CYBÈLE

c’est que la notion des hiérarchies vitales n’existait pas encore ou du moins était à peine soupçonnée, tandis que depuis, s’est révélée et affirmée la puissance des multiplications de la vie presciemment édifiées et ordonnées. Vous comprendrez mieux le sens de ces mots si vous vous reportez aux collectivités diverses qu’ont connues toutes les sociétés humaines, et dans lesquelles une organisation dictée par les seules lois naturelles, fournissait déjà l’image de créations distinctes et personnelles vivant d’une vie propre tout autre que celle des simples individus qui les composaient. L’être collectif : peuple, armée, caste, institution, possède en effet, comme tous les êtres vivants, des qualités en quelque sorte spécifiques. Il a ses causes et ses nécessités d’existence ; il naît, s’alimente, travaille à des fins particulières, engendre, lutte et meurt. Ces collectivités sont enfin des personnalités réelles s’élevant au-dessus de la simple personnalité humaine. Hé ! bien, ce qui déjà naissait naturellement des seules forces ascensionnelles de la vie sociale, un art savant a su le régir et le perfectionner, et en outre des collectivités permanentes qui constituent les rouages vitaux de notre organisme national, cet art inconnu du passé, nous donne le pouvoir de créer de nouvelles édifications passagères, mais néanmoins bien vivantes ou se révèlent des lois et