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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/12

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CYBÈLE

qui reçoit des impressions indélébiles, le jeune Numa restait comme suspendu aux lèvres du brave professeur lorsque celui-ci, remontant au déluge, prétendait rendre à grands traits hyperboliques la philosophie de l’histoire entière de l’humanité puis partant des points déjà acquis, continuer vers l’avenir le tracé prophétique, la trajectoire grandiose des destinées humaines. Le premier grand chagrin que connut même le jeune homme fut la révocation de M. Coral, le professeur aimé, accusé et facilement convaincu de lèse-philosophie universitaire.


Il n’est tel que plusieurs bonheurs accourant au rendez-vous à la même heure, pour mettre en branle tous les ressorts d’une vive et généreuse nature comme était Marius. Sous l’empire d’une surexcitation qu’il ne s’était pas encore connue, son esprit s’illuminait en ce moment de lueurs intérieures et spontanées qui lui rendaient présentes jusqu’aux moindres choses de sa vie passée où Numa occupait une si grande place. C’est ainsi qu’après bien d’autres souvenirs des jeunes années, il en vint à rappeler à son ami les lecons attrayantes de M. Coral et les aventureuses hypothèses dans lesquelles se complaisait la philosophie ultra-classique de l’excellent homme, quand, par exemple, il plaçait un Pythagore ou un Archimède au beau