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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/131

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CYBÈLE

vous dire que six mille années de plus de progrès vital ont eu pour effet d’élever le niveau intellectuel des animaux d’élite.

— Mâtin ! à ce compte-là je m’attends à ce que les chiens de Cybèle aient aussi leurs journaux et fassent de la politique. Pourtant nous ne manquons pas nous non plus de bêtes intelligentes et bien élevées. Tenez, il y a en ce moment même à Madrid, à ce que me contait dernièrement un ami qui revenait d’Espagne, le chien Luna connu de toute la ville, qui est son propre maître et qui a su de lui-même se faire une situation qu’envierait plus d’un pauvre homme : de mœurs sociables, de goûts aristocratiques, on le rencontre un peu partout dans le beau monde, choyé des dames, gâté par les enfants dont il partage les jeux, toujours bien accueilli dans les grandes maisons de son choix où il s’invite sans jamais manquer aux bienséances. Voilà un exemple de chien terrestre, presque homme du monde, qui soutiendrait, je crois, la comparaison avec l’animalité de Cybèle.

— Votre Luna me paraît être en effet un bien intéressant animal, mais ce que vous me citez comme une exception est ici le fait journalier de toutes les bêtes de même rang : le singe, le chien, le cheval, l’éléphant et d’autres encore, se sont perfectionnés au point qu’ils participent déjà à un