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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/145

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CYBÈLE

posées le long des parois tubulaires d’une sorte de puits incliné au fond duquel on se trouvait, étaient suspendues d’immenses lentilles de cristal, le tout constituant un véritable télescope à proportions monumentales et pourtant mobile, qui projetait d’étonnantes images sur un vaste écran tendu dans le champ du cirque en question. Et c’était sur cette aire sombre que se portaient les regards des spectateurs silencieux et recueillis. Il fallait d’abord attendre que les yeux se fissent au minimum de lumière qui régnait en cet endroit ; puis l’on apercevait et l’on distinguait enfin assez bien une sorte de paysage qui était bel et bien une image directe prise en ce moment même sur la planète Mars que visait l’œil gigantesque de l’incomparable instrument. Il fallait croire qu’on avait résolu le problème de la visibilité des images agrandies bien au-delà des dimensions hors desquelles, faute de lumière suffisante, cessait autrefois toute perceptibilité, et que cet écran qu’on avait sous les yeux avait la vertu de sensibiliser et de ranimer des traits éteints. Quoiqu’il en fût de ce curieux miroir magique, le plus merveilleux spectacle s’offrait maintenant à des regards humains placés à cent millions de lieues de son véritable théâtre. C’était un paysage polaire qui se reconnaissait aux formes fantastiques d’énormes glaces flottantes qu’on eût prises pour