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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/161

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CYBÈLE

amis qui voulait évidemment lui exprimer combien il appréciait le piquant, le sel attique d’une fine observation — Ah ! cher maître, vous nous la faites vraiment à l’oseille ! — il lui fallut expliquer et faire bien comprendre que cette expression un peu triviale en son temps, avait absolument été détournée de son sens primitif.

La situation de Marius au Grand-Collège était tout à fait exceptionnelle : professeur à ses heures il redevenait simple élève quand à son tour il allait suivre les cours de ses collègues, car il commençait à mordre au français moderne, non pourtant sans de grandes difficultés au nombre desquelles étaient surtout quantité de termes intraduisibles pour lui, parce qu’ils représentaient des choses, des idées nouvelles absolument sans signification pour l’intellect en retard d’un homme de son époque. Il n’en était pas moins déjà à même de pouvoir constater quel immense progrès avaient fait toutes les branches du savoir humain dans cette Cybèle dont les annales et les travaux remontaient à près de dix mille années. Les sciences ne se bornaient pas à de sèches nomenclatures et constatations de faits expérimentés. Elles donnaient le pourquoi de presque tout pourquoi telle forme, telle nuance des fleurs plutôt que d’autres ; pourquoi tel animal vivait-il cinquante ans et tel autre dix seulement, etc.