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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/255

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CYBÈLE

jours derniers répétait jusqu’à vingt fois de suite les signes signifiant : Espoir quand même ! Confiance en Dieu !

Pour l’instant, les observateurs jupitériens enregistraient sans doute avec une religieuse attention les signes idéographiques qu’on leur adressait de Cybèle, comme on recueille avidement les paroles d’un ami qui n’a plus que peu de temps à vivre.

— Et c’est sans doute par des moyens semblables que Jupiter répondra ? demande Marius.

— Pas tout à fait, lui dit le professeur. Jupiter qui nous présente une face toujours inondée de lumière, et qui d’ailleurs lui-même avec ses quatre lunes ne connaît guère l’obscurité, nous envoie au contraire des signes noirs, c’est-à-dire des projections de traits sombres. De notre côté nous employons aussi de jour le même système, car je ne sais si vous avez encore appris cela, mais l’on a découvert le moyen de neutraliser par des émissions exactement renversées, les ondes de la lumière dont les solutions de continuité frappent la vue aussi distinctement que les taches du soleil se découpent sur son disque éblouissant.

— De l’ombre, de la nuit lancée à travers le jour, comme à travers la nuit on lance des traits de lumière ? Mais nous avions deviné cela depuis longtemps en Provence, mes amis.