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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/259

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CYBÈLE

la plate-forme. On laissa à l’équipage la garde du navire, et nos trois amis prirent l’échelle du bord pour descendre à terre où de tous côtés spectacles, concerts, cabarets engageants s’offraient à l’envi pour faire passer une agréable soirée. Le professeur et son élève, qui connaissaient déjà la ville, en firent visiter à Marius les principales curiosités : ses monuments, ses promenades, ses capricieuses coulées de lave qu’en temps d’éruption l’on avait eu la fantaisie de mouler en colosses mythologiques, ses jardins suspendus, enfin les statues jumelles des frères Montgolfier qui étaient bien à leur place dans ce grand port de navigation aérostatique ; après quoi ils entrèrent à l’hôtel Dupuy de Lôme où déjà de nombreux soupeurs se rassemblaient par groupes autour de tables remplies de promesses. Il y avait là des gens de toute nation et de tout langage, ne se connaissant pas pour la plupart, mais qui malgré tout, liaient ensemble conversation avec le sans-façon que se permettent les voyageurs que rapprochent les hasards de la route.

À la table toute voisine de celle de nos Algériens, une demi-douzaine de langues bien affilées allaient bon train. C’étaient des Européens de différentes contrées auxquels paraissait tenir tête dans une conversation qui roulait sur les mérites comparatifs des Européens et des Américains, un grand gail-