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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/270

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CYBÈLE

Ce qu’on rapportait de ces montagnards justifiait et au-delà des titres à représenter une race bien supérieure à toutes les autres : la beauté surhumaine de leurs traits, leur taille élevée et de proportions admirables, la douceur de leurs mœurs, leur frugal régime de vie qui proscrivait toute alimentation animale, étaient les moindres caractères qui les distinguaient. Ce qui apparaissait comme vraiment nouveau, c’était la puissance secrète et incompréhensible, dont semblaient doués ces étrangers, de charmer et asservir d’un simple regard tout ce qui les approchait, quand ce même regard ne paralysait pas instantanément l’homme, l’animal qui se montrait hostile. Leur pouvoir occulte, disait-on, suffit à les instruire des sentiments d’autrui, et leur permet de suggérer sans signes ni paroles leur propre pensée, bien qu’entre eux on les entende parler quelquefois d’une voix pleine de douceur et d’harmonie. Devant la noblesse de leur attitude, leur air dominateur que tempère pourtant une suprême expression de bonté, il n’est homme qui puisse se défendre d’un respect involontaire, comme d’un hommage légitimement dû.

Oserai-je, mes amis, termina le professeur, vous avouer la pensée qui me poursuit depuis que l’apparition de cette nouvelle race d’hommes ne fait plus aucun doute ? Vous dirai-je qu’il faut peut-