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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/29

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CHAPITRE II


Du danger qu’il y a de s’attarder à minuit dans la contemplation des constellations célestes, au lieu de s’aller reposer comme il conviendrait à cette heure avancée. — Fait inouï et sans précédent d’un amoureux hypnotisé par une étoile. — Inanité des forces humaines et de toutes les lois naturelles lorsque l’hypnotisme fait tant que de s’y mettre. — Marius précipité en songe à travers l’espace, devient malgré lui l’émule des plus extraordinaires voyageurs dont l’histoire fasse mention. — Il s’arrêterait bien à la Lune qui semble s’offrir comme une planche de salut, mais l’implacable Gemma qui l’a fasciné ne laissera pas ainsi son captif lui échapper et continuera de l’attirer dans l’abîme de l’espace. — Anéantissement prolongé de l’infortunée victime de Gemma, puis son heureux réveil dans le système solaire où il se croit enfin de retour. — Terre ! Terre ! Mais est-ce bien sa propre planète que Marius rejoint par un incomparable plongeon dans la mer Méditerranée ?


Marius toujours rêveur s’en revint et rentra chez lui par la petite porte du jardin dont il avait la clef. À cette heure de la nuit, le lieu se prêtait sans doute au besoin qu’éprouvait le jeune homme de goûter un moment de solitude avant de monter se reposer, puisque, au lieu de regagner de suite son appartement, il se mit à parcourir à pas mesurés l’allée latérale sur laquelle donnait la porte qu’il venait de refermer sur lui, allant et venant de l’ombre noire que projetait la maison à l’ombre