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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/37

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CYBÈLE

si mal connue encore, et qui ont sans doute un peu surfait la réalité, ainsi que le veut d’ordinaire le tempérament enthousiaste des hardis découvreurs de pays lointains.

— Les voyageurs qui l’avaient précédé ? dites-vous.

— Mais certainement, cher lecteur ; voyons, rappelez-vous bien :

Sans remonter jusqu’à Lucien de Samosate qui avait assisté à la grande bataille livrée à l’armée du soleil par l’armée de la lune, composée d’hyppogriffes, de puces grandes comme des éléphants et autres monstres curieux, il se rappelait Astolphe dont l’Arioste s’est fait l’historien dans son Roland furieux et qui, en compagnie de saint Jean, partit pour la lune sur le même char qui avait servi autrefois au prophète Élie. Entre autres choses curieuses qu’il trouva dans le vallon où ils descendirent, ce furent toutes les choses que nous perdons par notre propre faute, notamment la réputation et le bon sens qui se gardent là-bas dans des flacons bien bouchés pour garantir de l’évaporation ces substances extrêmement volatiles. Astolphe recueillit même le sien propre ainsi que celui de Roland dont ce dernier se trouvait précisément avoir grand besoin pour le quart d’heure, et il s’en revint sans encombre rapportant intactes ses fioles.