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Page:Alhaiza, Cybèle, voyage extraordinaire dans l'avenir, Georges Carré, 1904.djvu/5

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CYBÈLE

Foulane, grand beau garçon tout de rondeur et de franchise dont la mobile physionomie méridionale marquait en ce moment la joie la plus expansive. Les deux amis ne s’étaient pas revus depuis un ancien temps de vacances qu’ils avaient employé à faire ensemble un agréable voyage méditerranéen et bien souvent Marius avait amèrement souffert de voir que son ami, toujours au loin, allait lui manquer au moment où il lui serait le plus désirable de l’avoir auprès de lui. Or c’était lorsqu’il n’y comptait décidément plus que tout à coup son vœu se réalisait.

— Il nous arrive tout de même à temps pour la noce, ce Numa, et sans prévenir personne encore, le sournois.

— Hé ! mon ami, en campagne est-on jamais sûr du lendemain ? Et puis, ma foi, en quittant le bord, Toulon est trop près des Martigues pour se refuser le plaisir de vous faire une petite surprise.

Il y avait là également M. Foulane, le père, dont la figure grave d’habitude, venait de s’éclairer joyeusement à l’unisson des autres ; et aussi la bonne servante Martine, presque de la famille, car c’était elle qui avait élevé Marius, orphelin de mère dès l’enfance, et l’avait vu grandir de pair avec son ami Numa.

Et tous fêtaient du meilleur cœur l’arrivée du