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Page:Alis - Hara-Kiri, 1882.pdf/127

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hara-kiri

posa ses conditions et, sous le coup de fouet irrésistible de ses désirs, il accepta.

Pour le coup, Juliette avait sa voiture. C’était déjà un résultat. Mais elle s’était grandement trompé en croyant le vieux juif capable de certaines folies. Il tint sa parole avec une probité commerciale, payant régulièrement à sa maîtresse la pension convenus, n’exigeant du reste qu’une fidélité apparente, mais ne lâchant pas un centime en dehors de son marché. Un homme scrupuleux.

Ce n’était pas là ce que Juliette Saurel avait espéré. À ce compte, elle vivrait convenablement, mais n’amasserait rien pour l’avenir. Il lui fallait un amant ayant une grande fortune et capable de se laisser ruiner. Elle le chercha. Elle en était là, lorsque inopinément un hasard la mit en présence du prince Ko-Ko. Immédiatement, son idée fixe lui revint à l’esprit, et elle pensa que Fidé pouvait être le phénix qu’elle rêvait. Un prince chinois vivant à Paris, cela devait être riche étonnamment et semer l’or par les fenêtres. Elle fut gracieuse, séduisante, à tout hasard, et se promit de creuser la question. Habilement, pendant la soirée elle questionna Valterre. Celui-ci, déjà gris et n’attachant aucune importance à ses paroles, lui donna des détails : Ko-Ko était un prince japonais immensément riche, mais ne dé-